(FPJQ/IFEX) – Ci-dessous, la copie d’une lettre de la FPJQ à l’ambassadrice du Mexique au Canada, Maria Teresa Garcia Segovia de Madero, datée du 18 février 2002 : Montréal, 18 février 2002 Madame Maria Teresa Garcia Segovia de Madero Ambassadrice Ambassade du Mexique au Canada 45, O’Connor St., suite 1500 Ottawa, ON, K1P 1A4 Madame […]
(FPJQ/IFEX) – Ci-dessous, la copie d’une lettre de la FPJQ à l’ambassadrice du Mexique au Canada, Maria Teresa Garcia Segovia de Madero, datée du 18 février 2002 :
Montréal, 18 février 2002
Madame Maria Teresa Garcia Segovia de Madero
Ambassadrice
Ambassade du Mexique au Canada
45, O’Connor St., suite 1500
Ottawa, ON, K1P 1A4
Madame l’ambassadrice,
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) tient à porter à votre attention un incident survenu le 1er février à l’ouest de Mexico, dans le village de San Mateo Tlaltenango, incident qui a mis en danger un journaliste québécois, M. Bernard Drainville.
Ce journaliste bien connu qui travaille pour la Société Radio-Canada et qui a déjà été membre du conseil d’administration de la FPJQ, a été menacé de se faire lyncher par une petite foule sous l’oeil de la police locale.
Les faits sont les suivants. Alors qu’il était en tournage près d’une garderie construite illégalement dans un endroit sujet aux inondations, des policiers l’ont arrêté suite à la plainte, ont-ils dit, de la propriétaire de la garderie qui est également chef du village. Bien que le journaliste se soit identifié comme journaliste et qu’il ait fait valoir ses droits, il a été arrêté.
Il a alors été conduit de façon brutale au poste de police. Après l’intervention des autorités politiques, il a été relâché ainsi que les deux personnes (un caméraman et un assistant) qui l’accompagnaient. Mais le policier dans l’auto patrouille qui devait les reconduire à bon port a exigé qu’ils sortent de la voiture. Pendant ce temps, la foule tout autour se faisait menaçante. Les journalistes ont craint pour leur vie.
Il a fallu que des fonctionnaires conduisent les journalistes dans un autre édifice et les fassent sortir par une porte dérobée pour qu’ils puissent échapper à la foule en s’enfuyant dans la voiture personnelle d’un des fonctionnaires.
Cette affaire, qui aurait pu tourner très mal, semble démontrer que la police échappait au contrôle des autorités légitimes pour obéir plutôt à la chef du village et aux instincts de la foule échauffée. La chef du village aurait fait circuler la fausse accusation que le journaliste voulait kidnapper les enfants de la garderie.
Les autorités du Mexique ont pris cette affaire au sérieux, et la FPJQ souhaite vous en informer afin que vous fassiez ce qui est en votre pouvoir pour que de tels incidents ne se répètent jamais.
Votre pays, un partenaire important du Canada, considère comme sacrée la liberté de presse, un élément essentiel de nos démocraties. Une enquête doit être faite pour que les responsables des menaces à l’endroit du journaliste soit traduits en justice. Il faut aussi faire la lumière sur le comportement inacceptable de la police qui a failli à son devoir de bien protéger le journaliste.
En donnant des suites publiques à cette affaire, votre gouvernement donnerait un signal clair qu’il entend préserver la liberté de presse sur son territoire.
Veuillez agréer, madame l’ambassadrice, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
La présidente de la FPJQ
Anne-Marie Dussault
c.c. Bill Graham, ministre des Affaires étrangères du Canada
Madeleine Gaudreault, conseillère en communications, ministère des Relations
internationales du Québec
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Ambassadrice
Ambassade du Mexique au Canada
45, O’Connor St., suite 1500
Ottawa, ON, K1P 1A4
Canada
Téléc: +1 613 235 9123Envoyer des copies de vos protestations à l’initiateur si possible.