(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 27 juillet 2005 : Reporters sans frontières sera très attentive à l’application de la nouvelle loi sur la presse écrite A la veille de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les journaux (Act Governing the Guarantee of Freedom and Functions of Newspapers), […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF, daté du 27 juillet 2005 :
Reporters sans frontières sera très attentive à l’application de la nouvelle loi sur la presse écrite
A la veille de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les journaux (Act Governing the Guarantee of Freedom and Functions of Newspapers), Reporters sans frontières réaffirme son opposition à certaines dispositions du texte.
« Reporters sans frontières a reçu les engagements du gouvernement sud-coréen que cette loi ne serait pas utilisée pour faire taire les médias critiques. Nous resterons malgré tout extrêmement vigilants sur la manière dont la loi sera appliquée », a affirmé l’organisation.
Le 28 juillet 2005, la nouvelle loi sur les journaux entrera en vigueur, après avoir été adoptée, le 1er janvier 2005, par le Parlement. Dans le décret d’application de la loi, le gouvernement a ajouté une nouvelle disposition qui recommande aux journaux de former en leur sein des « comités de publication » composés de représentants de la direction et de salariés. Même si cet article n’a pas valeur d’obligation, l’attribution d’aides publiques pourrait être conditionnée par l’existence d’un tel comité au sein du média.
Présenté par le parti Uri (au pouvoir) en octobre 2004, cette loi, présentée comme une réforme progressiste des médias sud-coréens, comporte des articles qui mettent en péril la libre entreprise dans le secteur de la presse écrite. Le concept de « responsabilité sociale » des médias, inclus dans les articles 4 et 5, est par ailleurs très flou et pourrait être utilisé par les autorités contre des médias indépendants.
Reporters sans frontières est consciente qu’une situation de monopole ou d’oligopole n’est pas souhaitable pour le pluralisme de l’information, mais les Sud-Coréens ont de multiples sources d’information en plus des quotidiens traditionnels. L’organisation estime qu’il aurait été préférable d’aider les petites publications plutôt que de s’en prendre aux grands quotidiens.
La réforme des médias prévoit notamment qu’un journal ne peut pas contrôler plus de 30 % des parts de marché et que les trois principaux quotidiens ne peuvent pas détenir plus de 60 % de ce marché. Par ailleurs, les publicités ne peuvent pas excéder 50 % de l’espace d’une publication, sous peine d’une amende de 20 millions de wons (plus de 14 000 euros). Tous les groupes de presse devront, par ailleurs, fournir au ministère de la Culture et du Tourisme des informations complètes sur leur résultat financier, leur circulation et la structure de leur capital.
Les trois quotidiens conservateurs Chosun Ilbo, Dong-a Ilbo et Joong Ang Ilbo occupent plus de 70 % du marché de la presse écrite quotidienne. Le Chosun Ilbo représente à lui seul plus de 30 % du marché.
La loi prévoit que les groupes de presse installent en leur sein un autre comité pour protéger les droits des lecteurs afin qu’ils puissent se retourner contres les médias s’ils estiment que leur couverture n’est pas « objective ».
Le parti au pouvoir a également souhaité mettre en place un système unique de distribution des quotidiens pour faire cesser la concurrence acharnée à laquelle se livrent les journaux pour obtenir des abonnés.
Enfin, l’article 12 (1) de la nouvelle loi impose aux journaux en ligne de se faire enregistrer auprès des autorités.