(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre la fermeture de la station privée Radio Victoire, accusée de ne pas avoir signé la convention sur l’exploitation d’une radio privée. « Selon l’Union des radios et télévisions libres (URATEL), seules quatre stations privées ont signé la convention tandis […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au général Sizing Walla, ministre de l’Intérieur, RSF a protesté contre la fermeture de la station privée Radio Victoire, accusée de ne pas avoir signé la convention sur l’exploitation d’une radio privée. « Selon l’Union des radios et télévisions libres (URATEL), seules quatre stations privées ont signé la convention tandis que toutes les autres émettent avec des autorisations provisoires », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Cette mesure était malheureusement prévisible. Depuis sa naissance, en septembre 2001, la station est dans la ligne de mire des autorités. Son ton critique déplaît. » RSF a demandé la restitution du matériel de transmission de la radio.
Le 7 février 2002, selon les informations recueillies par RSF, la radio privée Victoire a dû cesser d’émettre, suite à la saisie de son matériel de transmission par des agents du ministère de l’Intérieur. La radio est accusée de ne pas avoir respecté la mise en demeure de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC, instance publique de régulation audiovisuelle), transmise à la rédaction via le service des renseignements généraux le 5 février. La HAAC exhortait la station de cesser d’émettre car elle n’avait pas signé la convention d’autorisation d’installation et d’exploitation des stations privées. Radio Victoire, comme la majorité des autres stations, n’est munie que d’une autorisation provisoire.
RSF rappelle que la HAAC avait déjà demandé à la radio privée Radio Victoire de cesser de diffuser les deux émissions « Revue de Presse » et « Vice-Versa » jusqu’à nouvel ordre. Dans une lettre datée du 29 novembre 2001, la HAAC avait expliqué que « ces émissions controversées conduisent leurs animateurs à des commentaires passionnés, diffamatoires, discréditant les autorités constitutionnelles et administratives » du Togo. La veille, le Premier ministre avait exprimé sa désapprobation à un représentant de la station, à propos d’un journal d’informations qui relatait la visite du président Gnassingbé Eyadéma en France, ses relations avec le président Jacques Chirac et la situation des droits de l’homme au Togo.
Enfin, RSF a rappelé que le général Eyadéma fait partie des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde dénoncés par l’organisation.