(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqé de presse commun de la FIJ et de l’Association générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB), daté du 6 février 2002 : COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ASSOCIATION GENERALE DES JOURNALISTES PROFESSIONNELS DE BELGIQUE (AGJPB) ET DE LA FEDERATION INTERNATIONALE DES JOURNALISTES (FIJ) Saisie de matériel journalistique par la police de […]
(FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqé de presse commun de la FIJ et de l’Association générale des journalistes professionnels de Belgique (AGJPB), daté du 6 février 2002 :
COMMUNIQUE DE PRESSE DE L’ASSOCIATION GENERALE DES JOURNALISTES PROFESSIONNELS DE BELGIQUE (AGJPB) ET DE LA FEDERATION INTERNATIONALE DES JOURNALISTES (FIJ)
Saisie de matériel journalistique par la police de Steenokkerzeel
Le 26 janvier dernier, la police de Steenokkerzeel a empêché un tournage et saisi la bande filmée du reportage qu’une équipe de journalistes réalisait à l’extérieur du Centre 127bis de Steenokkerzeel, pour le motif de « matériel dangereux de propagande et risque de trouble de l’ordre public ». L’AGJPB et la FIJ protestent contre ces agissements policiers qui constituent une entrave à l’accès à l’information et au travail journalistique.
Dominique Darmon, journaliste canadienne établie en Belgique, réalise pour Vision TV (une chaîne nationale canadienne) un reportage de 20 minutes sur les réfugiés en Belgique. Le directeur du Centre ne l’a pas autorisée à filmer à l’intérieur du Centre 127bis, mais l’a assurée qu’un tournage de l’extérieur des grilles ne poserait pas de problème.
Le 26 janvier dernier, la journaliste Dominique Darmon et le cameraman hollandais Marc Roets ont donc entrepris de filmer, de l’extérieur des grilles, le « dialogue » entre quelques membres du Collectif contre les expulsions et les centres fermés et des réfugiés enfermés. Trois voitures de police sont immédiatement arrivées avec sept policiers à bord. La police a déclaré que ce tournage était « illégal » et « dangereux pour les gens du Centre » en raison de la présence « d’activistes » du Collectif. Elle a contraint le cameraman à remettre la cassette du tournage en cours et l’a obligé à démonter le micro. Elle a également fouillé des membres du Collectif.
Aux protestations de la journaliste, qui avançait le respect de la liberté d’expression en démocratie, un des policiers a rétorqué « qu’ici, ce n’est pas une démocratie ».
Contacté le 29 janvier, le Commissaire de police de Steenokkerzeel a pour sa part refusé de restituer le matériel saisi, car il « contient du matériel dangereux qui pourrait être utilisé pour de la propagande et ainsi troubler l’ordre public », ajoutant qu’en toute hypothèse, aucune décision n’interviendrait avant 6 mois, le bourgmestre devant lui aussi visionner la bande…
L’AGJPB et la FIJ protestent contre cette entrave au travail journalistique et à l’accès à l’information. L’équipe de journalistes n’a enfreint aucune règle, et a voulu rendre compte de la réalité des Centres fermés en Belgique. Que cette réalité soit dissimulée au grand public par le refus systématique d’autorisations de tournage à l’intérieur des centres fermés est déjà en soit très contestable; qu’elle s’étende à présent aux tournages réalisés en extérieur est inacceptable et contraire à tous les principes de la liberté d’informer en démocratie.
La FIJ et l’AGJPB interpellent ce jour par courrier le commissaire et le Bourgmestre de Steenokkerzeel, de même que le Ministre de l’Intérieur.
Bruxelles, 06 février 2002