(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Information, Jonathan Moyo, RSF a exprimé son inquiétude après les déclarations menaçantes du gouvernement zimbabwéen à l’encontre de journalistes étrangers qui seraient entrés dans le pays sans autorisation officielle. « Si ces journalistes ont demandé des visas de touriste pour entrer dans le pays, c’est parce qu’ils […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de l’Information, Jonathan Moyo, RSF a exprimé son inquiétude après les déclarations menaçantes du gouvernement zimbabwéen à l’encontre de journalistes étrangers qui seraient entrés dans le pays sans autorisation officielle. « Si ces journalistes ont demandé des visas de touriste pour entrer dans le pays, c’est parce qu’ils n’ont tout simplement plus d’autre choix pour continuer à faire leur travail d’information. Nous demandons au gouvernement de leur donner une accréditation et de les laisser faire leur travail librement », a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. « A l’approche de l’élection du mois de mars, il est à craindre que le Zimbabwe durcisse encore les mesures contre la presse locale et internationale », a ajouté le secrétaire général.
Le 24 janvier 2002, selon les informations recueillies par RSF, le quotidien progouvernemental « The Herald » a rapporté que les autorités étaient sur le point d’appréhender des journalistes britanniques et sud-africains qui seraient entrés dans le pays avec des visas touristiques. Selon le quotidien, des reporters des journaux britanniques « The Guardian », « The Daily Telegraph » et « The Economist », ainsi qu’un envoyé spécial du « Sunday Times » sud-africain, seraient présents sur le territoire zimbabwéen sans accréditation officielle. « Le filet se resserre sur eux et nous devrions pouvoir les trouver avant la fin de la journée », a annoncé au « Herald » George Charamba, un porte-parole du ministère de l’Information. Plusieurs rédactions internationales se sont vu refuser des demandes de visas ces dernières semaines.
Par ailleurs, le même jour, une journaliste malgache a été refoulée à l’aéroport de Harare. Venue en vacances au Zimbabwe chez des amis, Sahondra Randriamasimanana, journaliste au magazine « Capricorne », a été bloquée par la police de l’aéroport après avoir présenté son passeport où la mention « journaliste » est indiquée.
En 2001, le Zimbabwe est devenu l’un des pays les plus répressifs de tout le continent africain en matière de liberté de la presse. Vingt journalistes locaux ont été interpellés et trois correspondants de la presse étrangère ont été expulsés du pays. Robert Mugabe, le président de la République, fait partie de la liste des trente-neuf prédateurs de la liberté de la presse dans le monde établie par RSF.