(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Mohammed Achaari, RSF a protesté contre l’interdiction de distribution des quotidiens français « Libération » et « Le Monde » dans les kiosques marocains. « Cette décision démontre, une nouvelle fois, que les autorités sont prêtes à censurer les journaux étrangers dès lors qu’ils abordent des sujets qui pourraient […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Mohammed Achaari, RSF a protesté contre l’interdiction de distribution des quotidiens français « Libération » et « Le Monde » dans les kiosques marocains. « Cette décision démontre, une nouvelle fois, que les autorités sont prêtes à censurer les journaux étrangers dès lors qu’ils abordent des sujets qui pourraient embarrasser la famille royale », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Durant l’année 2001, pas moins de neuf journaux, dont sept étrangers, ont été censurés pour avoir traité de sujets comme le Sahara occidental, la corruption ou, surtout, la personne du roi », a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, le quotidien français « Libération », daté du 22 janvier 2002, n’a pas été distribué dans les kiosques marocains le 23 janvier, date habituelle de sa mise en vente. Il a été retenu par la société de distribution Sochepresse. Ce numéro contenait un article intitulé « Moulay Rachid. Les très chères vacances du frère du roi du Maroc ». L’auteur y mentionnait les frais d’hôtel de Rachid à Acapulco : 10 200 dollars américains (11 547 euros) par jour. L’article précisait également que le frère du roi « occupait la suite impériale du luxueux hôtel Quinta Real ainsi que vingt-quatre autres chambres » et qu’il était « accompagné de seize personnes dont trois ravissants mannequins ». Le 19 janvier, « Le Monde », daté de ce jour, n’a également pas été distribué. Le quotidien français rapportait la même information extraite d’une dépêche de l’agence Reuters.