(RSF/IFEX) – Le 7 mars 2006, Chaaban Abboud, correspondant des quotidiens libanais « An-Nahar » et koweitien « Al Ra’i al Aam » a été libéré sous caution. Le journaliste avait été arrêté le 2 mars et déféré auprès du tribunal militaire de Damas pour « publication d’informations mensongères nuisant à la sécurité nationale ». Il était détenu en vertu de […]
(RSF/IFEX) – Le 7 mars 2006, Chaaban Abboud, correspondant des quotidiens libanais « An-Nahar » et koweitien « Al Ra’i al Aam » a été libéré sous caution. Le journaliste avait été arrêté le 2 mars et déféré auprès du tribunal militaire de Damas pour « publication d’informations mensongères nuisant à la sécurité nationale ». Il était détenu en vertu de la loi sur « l’état d’urgence » du 8 mars 1963.
Chaaban Abboud avait publié un article portant sur des nominations au sein des services de sécurité et de renseignements, quelques jours avant son arrestation.
« La vraie raison de l’arrestation de Chaaban Abboud est évidemment politique : An-Nahar, avec lequel le journaliste collabore, est connu pour sa position très critique à l’encontre du pouvoir syrien et demeure interdit de distribution dans le pays depuis de nombreuses années. Les assassinats, en 2005, de l’éditorialiste du journal Samir Kassir et de son PDG Gebrane Tuéni ne facilitent certainement pas le travail du correspondant syrien », a ajouté l’organisation.
L’arrestation de Chaaban Abboud survient à la suite de la publication d’un article, le 28 février, dans le quotidien « An-Nahar », portant sur des nominations au sein du service de sécurité et de renseignements. Il a été déféré le 2 mars auprès d’un tribunal militaire en application de la loi de 1963 qui permet de juger toute personne ayant porté atteinte à la sécurité de l’Etat.
« Le journaliste n’a fait que mentionner des informations connues de tous et déjà publiées sur des sites Internet gérés par des cadres du parti Baas. Le gouvernement syrien continue d’appliquer ses vieilles méthodes répressives pour empêcher l’émergence d’un journalisme indépendant. L’état d’urgence décrété en 1963 sert de prétexte au harcèlement et à l’arrestation des journalistes qui osent critiquer les autorités », a déclaré Reporters sans frontières.
Le quotidien « An-Nahar » a précisé dans un communiqué, le 7 mars, que « l’interpellation du journaliste était le fait de procédures de routine, à la suite de mutations dans les services de sécurité ». « An-Nahar » ajoutait que « les interventions des journalistes et militants des droits de l’homme ont contribué à alléger les mesures bureaucratiques et à faire triompher le droit dans le traitement de cette affaire ».