(OLPEC/IFEX) – Au lendemain du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), Naziha Rejiba, rédactrice en chef de « Kalima » et vice présidente de l’OLPEC, avait reçu une mise en garde d’une source proche du pouvoir, l’informant du mécontentement des autorités concernant certains articles qu’elle avait écrit, notamment ceux critiquant les excès autoritaires du régime […]
(OLPEC/IFEX) – Au lendemain du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), Naziha Rejiba, rédactrice en chef de « Kalima » et vice présidente de l’OLPEC, avait reçu une mise en garde d’une source proche du pouvoir, l’informant du mécontentement des autorités concernant certains articles qu’elle avait écrit, notamment ceux critiquant les excès autoritaires du régime ainsi que la corruption qui sévit dans les cercles proches du pouvoir. Elle avait été informée de représailles qui se préparent contre elle et sa famille, ainsi que cela a été signalé dans une alerte de l’OLPEC le 5 décembre 2005.
Aujourd’hui les menaces se sont précisées. Son mari, Mohamed Taieb Jallali, membre du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT) et ancien député qui a joué un rôle remarquable durant le mandat parlementaire (1999-2004) et qui vient de démissionner de l’UDU (parti unioniste démocratique) entraînant avec lui près de 70 membres qui ont refusé de jouer le rôle de parti de décor, a reçu le 6 mars des menaces téléphoniques qui ont été confirmées par courrier aujourd’hui le 7 mars. On l’informe qu’une vidéo le montrant dans un montage pornographique va être diffusée. La source anonyme a pris soin de préciser qu’il ne s’agit pas de la police ! Coïncidence, des policiers en civil ont pris soin de prendre position devant son cabinet aujourd’hui. Maitre Jallali a pris ses dispositions pour déposer une plainte auprès du procureur de la république.
Ce n’est pas la première fois que ces procédés vils sont utilisés par les services spéciaux du ministère de l’Intérieur contre les opposants et les défenseurs de droits de l’homme. On avait cru que ces procédés mafieux avaient cessé après les années 90 où la police en avait fait un ample usage pour salir les opposants qui ne se conforment pas aux injonctions. Malheureusement, on constate qu’ils sont toujours en vigueur avec les campagnes de diffamation régulièrement lancées par les journaux aux ordres.
L’OLPEC dénonce avec la plus grande énergie ces procédés méprisables dont les services spéciaux du ministère de l’Intérieur sont devenus les maîtres. Il assure maître Jallali ainsi que Naziha Rjiba de son entière solidarité. Il espère que la justice assumera son rôle et sanctionne ces responsables de ces procédés qui portent atteinte à l’image du pays et à ses institutions républicaines. L’OLPEC tient les autorités publiques pour responsables de toute atteinte à l’intégrité physique ou morale pouvant toucher ces deux personnalités de l’opposition.