(RSF/IFEX) – Un journaliste du bihebdomadaire privé « The Independent », Lamin M. Fatty, a été arrêté le 12 avril 2006 à son domicile par la police, portant à trois le nombre de journalistes actuellement détenus en Gambie, a appris Reporters sans frontières. Madi Ceesay et Musa Saidykhan, respectivement directeur et rédacteur en chef du même journal, […]
(RSF/IFEX) – Un journaliste du bihebdomadaire privé « The Independent », Lamin M. Fatty, a été arrêté le 12 avril 2006 à son domicile par la police, portant à trois le nombre de journalistes actuellement détenus en Gambie, a appris Reporters sans frontières. Madi Ceesay et Musa Saidykhan, respectivement directeur et rédacteur en chef du même journal, sont toujours en détention au quartier général de la National Intelligence Agency (NIA, services de renseignements) depuis le 28 mars, après une descente de la brigade criminelle et la mise sous scellés de l’immeuble abritant la rédaction.
« La liste des détenus s’allonge. Le gouvernement gambien fait ce qu’il veut, en dehors de tout cadre légal. Jusqu’où peut-il aller avant de faire face à une réelle protestation des Etats membres de l’Union africaine (UA), dont la Gambie doit accueillir le prochain sommet des chefs d’Etat ? Dans ces cas-là, la solidarité de la presse est déterminante. Nous appelons les médias africains à montrer au président Yahya Jammeh que ce qui se déroule à Banjul inquiète, au-delà des frontières de son pays », a déclaré Reporters sans frontières.
Lamin M. Fatty est le signataire d’un article paru dans l’édition du 24 mars de « The Independent », sous le titre « 23 conspirateurs du coup d’Etat arrêtés » (« 23 ‘coup plotters’ arrested »). Une source locale ayant requis l’anonymat avait affirmé à Reporters sans frontières, le 4 avril, que Madi Ceesay et Musa Saidykhan avaient été arrêtés suite à la publication de cet article comprenant une liste de vingt-trois personnalités supposément arrêtées après le coup d’Etat avorté du 21 mars. Parmi elles figurait Samba Bah, ancien ministre de l’Intérieur et ancien directeur de la NIA. Furieux de la publication de cette information, qui manifestement était fausse, ce dernier a catégoriquement démenti auprès du journal avoir jamais été arrêté. Sa protestation a été publiée dans l’édition de « The Independent » du 27 mars, sous le titre « Je n’ai pas été arrêté », accompagnée par les excuses de la direction du journal. La NIA chercherait à savoir qui a livré le nom de son ancien directeur comme étant l’un des supposés comploteurs du 21 mars.
Madi Ceesay est par ailleurs le président de la Gambia Press Union (GPU), le principal syndicat de journalistes gambiens.