(RSF/IFEX) – Abdullah Saeed, du journal d’opposition « Minivan Daily », a été condamné à la prison à vie, le 19 avril 2006, pour possession et trafic de drogue. D’après ses collègues, ce n’est qu’un prétexte pour faire taire un journaliste critique. Reporters sans frontières estime que la condamnation du journaliste à la prison à vie est […]
(RSF/IFEX) – Abdullah Saeed, du journal d’opposition « Minivan Daily », a été condamné à la prison à vie, le 19 avril 2006, pour possession et trafic de drogue. D’après ses collègues, ce n’est qu’un prétexte pour faire taire un journaliste critique.
Reporters sans frontières estime que la condamnation du journaliste à la prison à vie est utilisée pour mettre à mal le seul journal d’opposition des Maldives. L’organisation demande que le cas d’Abdullah Saeed soit rejugé par une cour impartiale et que le président Gayoom respecte ses engagements en faveur d’une plus grande liberté de la presse dans le pays.
Selon plusieurs observateurs, le juge, qui souhaite rester anonyme, a entravé les droits de la défense. Il n’a pas accordé le droit au journaliste de prêter serment et de déclarer qu’il n’était pas en possession de drogue lorsqu’il a été interpellé par la police. Celle-ci affirme avoir trouvé des narcotiques dans ses vêtements lorsqu’il s’est rendu dans un commissariat, suite à une convocation. Le juge a également rejeté la demande de la défense de faire comparaître d’autres témoins, les seuls présents étant les policiers qui avaient prétendu avoir trouvé les narcotiques.
L’avocat du journaliste avait pourtant, auparavant, démontré que la police avait monté de toutes pièces cette affaire de stupéfiants. Lors d’une première fouille, les policiers n’avaient rien trouvé dans les vêtements du journaliste. Quelques minutes plus tard, un policier avait « découvert » de la drogue après avoir obligé Abdullah Saeed à se déshabiller. Cette deuxième fouille s’était réalisée sans la présence de l’avocat du journaliste et alors que ce dernier avait le dos tourné.
Agé de 42 ans, Abdullah Saeed, connu également sous le nom de Fahala, est détenu à la prison de Mafushi (sud de Malé) depuis le 27 avril 2006 pour avoir refusé de procéder à un test d’urine.
Par ailleurs, Nazim Sattar, rédacteur en chef adjoint du « Minivan Daily », s’est présenté au tribunal criminel de Malé, le 18 avril 2006. Il est accusé « d’opposition à l’ordre » pour avoir publié un article « illicite », en août 2005. Il risque six mois de bannissement, de prison ou de résidence surveillée. Un autre reporter, du journal « Manaf », a été interpellé par la police à son bureau. Il n’avait pas été prévenu et n’a pas été informé de la raison de son interpellation.
Le 9 avril, Mohamed Yushau, correspondant de « Minivan », avait été arrêté par la police et incarcéré à la prison de Dhoonidhoo (près de Malé). Il est accusé d’avoir refusé de se présenter à une convocation de la police. De son côté, Musa Ismael, reporter de « Minivan » sur l’atoll de Faafu (Centre), est harcelé par les autorités. Il redoute d’être arrêté. Enfin, Jennifer Latheef, photoreporter de « Minivan », est assignée à résidence après avoir été condamnée à dix ans de prison pour « activités terroristes ».