(RSF/IFEX) – Abdullah Saeed (Fahala), condamné à la prison à vie le 19 avril 2006 pour « possession et trafic de drogue », a pu quitter pour quatre jours la prison de Maafushi. Le journaliste, âgé de 42 ans, a rejoint sa famille à Malé, le 30 juillet 2006. Il est très affaibli physiquement et moralement par […]
(RSF/IFEX) – Abdullah Saeed (Fahala), condamné à la prison à vie le 19 avril 2006 pour « possession et trafic de drogue », a pu quitter pour quatre jours la prison de Maafushi. Le journaliste, âgé de 42 ans, a rejoint sa famille à Malé, le 30 juillet 2006. Il est très affaibli physiquement et moralement par plus de neuf mois de détention dans des conditions difficiles. En raison d’une chute accidentelle pendant cette permission, Abdullah Saeed est actuellement hospitalisé pour une semaine à Malé.
La South Asia Press Commission et Reporters sans frontières demandent au ministre de l’Intérieur, Ahmed Thasmeen Ali, de ne pas renvoyer Abdullah Saeed en prison à l’issue de cette courte permission. « Au vu de la rapide dégradation de son état de santé et de la nature controversée de son procès, nous vous demandons solennellement de permettre au journaliste de rester chez lui, en famille. Il nous semble plus que nécessaire que Abdullah Saeed puisse bénéficier, dans l’attente de la révision de son procès, d’un placement en résidence surveillée », ont écrit les deux organisations.
Lors de sa courte permission, le journaliste du quotidien d’opposition « Minivan » a pu décrire à la South Asia Press Commission et à Reporters sans frontières les conditions de détention déplorables qu’il doit endurer dans la prison de Maafushi.
Après avoir été détenu pendant plusieurs mois dans une cellule collective, connue pour abriter des toxicomanes très durs, Abdullah Saeed a été transféré vers le bloc U2. Dans ce nouveau bâtiment, le journaliste a été placé dans une petite cellule avec un autre prisonnier. La ventilation est mauvaise et les promenades très rares. Le détenu a ainsi obtenu un ventilateur trois mois après son transfert.
Privé de télévision et, jusqu’à récemment, de papier et de stylo, Abdullah Saeed doit se contenter de vieux journaux pro-gouvernementaux pour suivre l’actualité. Il affirme être privé des droits accordés aux autres détenus comme la possibilité de faire de l’exercice. Il souffre aujourd’hui de tension artérielle élevée et de douleurs dans le dos. Sa famille (son épouse et ses dix enfants) ont été autorisés à lui rendre visite en juin, mais n’ont pas pu se rendre à Maafushi en juillet, pour des raisons économiques.
Abdullah Saeed a été condamné à perpétuité, le 19 avril 2006, pour « possession et trafic de drogue ». Des observateurs ont dénoncé de nombreuses irrégularités lors de son procès. Pour Reporters sans frontières et la South Asia Press Commission, sa condamnation à la prison à vie semble liée au ton très critique du journaliste dans les colonnes du « Minivan ». Lors d’une mission aux Maldives, les deux organisations avaient pu s’entretenir en prison avec as in title: Saeed qui avait clamé son innocence.
La Mission internationale pour la liberté de la presse, composée d’organisations internationales, notamment Reporters sans frontières et la South Asia Press Commission, a publié en juillet 2006 son rapport sur la liberté de la presse aux Maldives. Elle y condamne notamment le sort réservé aux journalistes d’opposition. Le rapport est consultable sur: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18306