(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est consternée par les menaces dont sont victimes depuis le 15 août 2006, Maria Mazzei, journaliste d' »O Dia », et sa famille, suite à la publication de reportages sur le trafic illégal des corps humains à Rio de Janeiro (Sud). Les articles affirmaient que des employés de l’Institut Médico-Légal (IML) vendaient […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est consternée par les menaces dont sont victimes depuis le 15 août 2006, Maria Mazzei, journaliste d' »O Dia », et sa famille, suite à la publication de reportages sur le trafic illégal des corps humains à Rio de Janeiro (Sud). Les articles affirmaient que des employés de l’Institut Médico-Légal (IML) vendaient des cadavres à la « Máfia dos Corpos » (mafia des corps).
« Nous sommes profondément inquiets par les actes répétés de violences envers les journalistes brésiliens qui enquêtent sur des affaires sensibles, et plus particulièrement après que Maria Mazzei soit contrainte de se cacher suite à des menaces. Nous demandons que les autorités locales et fédérales confondent dans les meilleurs délais les auteurs de ces intimidations. Il est urgent que l’Etat réagisse face à la montée de la violence, pour que puisse s’exercer librement et sans crainte la profession de journaliste. Nous rappelons que ce cas intervient 48 heures après l’enlèvement, à Sao Paulo, du journaliste de TV Globo, Guilherme Portanova, et de son technicien Alexandre Coelho », a déclaré Reporters sans frontières.
Maria Mazzei, journaliste du quotidien de Rio, « O Dia », a réalisé plusieurs reportages sur l’organisation mafieuse « Máfia Dos Corpos », révélant le vol de cadavres utilisés pour escroquer les compagnies d’assurances. Le 12 août, Maria avait interviewé un ancien officier de marine marchande, Yussef Georges Sarkis, 52 ans, accusé d’avoir simulé sa propre mort pour percevoir environ 1 million de reals (environ 470 000 $US) en prime d’assurance-vie. L’entretien avait été enregistré et Yussef en est même arrivé à affirmer qu’il comptait parmi ses amis des kidnappeurs et des policiers.
Après la parution des articles, la journaliste commencé à recevoir des menaces par téléphone, et ses voisins ont déclaré avoir surpris à plusieurs reprises une voiture rôder autour de son domicile. « O Dia » a communiqué le fait aux autorités policières et s’est occupé de transférer la journaliste et sa famille, escortées par la police, vers un lieu sûr.
Lundi 15 août, le journal a adressé une lettre au Secrétaire d’Etat à la Sécurité, Roberto Precioso : « Le journal a pris toutes les mesures qui étaient à sa portée, mais les questions de sécurité relèvent directement et définitivement des compétences de l’Etat, et c’est à lui qu’il revient, en la circonstance, d’assurer la protection ininterrompue de Maria Mazzei et de sa famille, jusqu’à ce que les criminels impliqués dans cette affaire aient été arrêtés et livrés à la Justice ». Roberto Precioso a jugé cette affaire inacceptable et il a affirmé que la police identifierait les responsables.
Parmi les personnes impliquées dans cette affaire, figureraient des employés de l’Institut Médico-Légal, des agents funéraires et des spécialistes des fraudes à l’assurance.