(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est scandalisée par l’arrestation d’Edouard Gonto et de Coulibaly Seydou, respectivement journaliste et directeur de publication du quotidien privé « Le Jour Plus », après la publication d’un article mettant en cause la responsabilité de Simone Gbagbo, l’épouse du chef de l’Etat, dans l’affaire des déchets toxiques déversés à Abidjan. « Comment comprendre […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est scandalisée par l’arrestation d’Edouard Gonto et de Coulibaly Seydou, respectivement journaliste et directeur de publication du quotidien privé « Le Jour Plus », après la publication d’un article mettant en cause la responsabilité de Simone Gbagbo, l’épouse du chef de l’Etat, dans l’affaire des déchets toxiques déversés à Abidjan.
« Comment comprendre cette situation scandaleuse, sinon en acceptant l’idée qu’il existe des exceptions à la légalité dès lors que l’épouse du Président est mise en cause par la presse? Le fait qu’un journal brise un tabou ne peut pas servir de prétexte aux manoeuvres les plus archaïques, comme celle qui consiste à ruser avec la loi pour faire incarcérer deux journalistes. Il n’existe aucune autre option que la remise en liberté d’Edouard Gonto et de Coulibaly Seydou », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 12 septembre 2006, Edouard Gonto et Coulibaly Seydou ont été convoqués par le procureur de la République suite à la parution d’un dossier sur l’affaire des déchets toxiques déversés à Abidjan, qui a provoqué des intoxications meurtrières. Placés en garde à vue, les deux journalistes ont passé la nuit à la Brigade de recherche de la gendarmerie, avant d’être déférés au parquet le lendemain. Leur comparution au parquet n’étant pas terminée, on ignore encore quelles charges seraient retenues contre eux.
En une de son édition du 11 septembre, « Le Jour Plus » avait publié un dossier intitulé: « Déchets toxiques: Mme Gbagbo au coeur du scandale ». Dans l’un des articles, Edouard Gonto affirme que Simone Gbagbo, l’épouse du président Laurent Gbagbo, le directeur général du Port autonome d’Abidjan et le gouverneur du district d’Abidjan ont autorisé la transaction ayant permis au propriétaire du navire Probo Kaola de déverser des déchets en différents points de la ville, à travers une société fondée pour l’occasion. Selon l’article, la présidence ivoirienne ignorait toutefois qu’il s’agissait de déchets toxiques et aurait été induite en erreur sur leur quantité.
Depuis la réforme adoptée en 2005, les délits de presse ne sont plus passibles de peines de prison en Côte d’Ivoire.