(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne les représailles déclenchées par des groupes taliban au Nord-Waziristan, suite à la publication d’une information erronée dans plusieurs médias nationaux et internationaux. Le fils d’un journaliste a été enlevé pendant quelques heures, des bureaux de médias ont été attaqués, des exemplaires brûlés et leur distribution de journaux interdite pendant […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne les représailles déclenchées par des groupes taliban au Nord-Waziristan, suite à la publication d’une information erronée dans plusieurs médias nationaux et internationaux. Le fils d’un journaliste a été enlevé pendant quelques heures, des bureaux de médias ont été attaqués, des exemplaires brûlés et leur distribution de journaux interdite pendant deux jours.
« La réaction des taliban après la publication d’une information fausse est absolument disproportionnée. Les journalistes travaillent dans des conditions extrêmement difficiles dans les zones tribales, pris entre les feux croisés des militants djihadistes, des forces de sécurité et des chefs tribaux. A ces incidents, s’ajoute la regrettable détention de deux journalistes pakistanais par des taliban afghans qui illustre la précarité de la situation sécuritaire pour les reporters travaillant dans cette région », a affirmé Reporters sans frontières.
Le 28 novembre 2006 à Miranshah (Nord-Waziristan), des taliban ont fait irruption dans le bureau de Haji Pazir, un journaliste collaborant avec des médias en ourdou et en anglais. Ils ont kidnappé son fils et ont interrogé le journaliste pour savoir qui avait rédigé un article erroné sur la mort de plusieurs militants djihadistes dans cette région. Ils se sont aussi emparés d’exemplaires de journaux qu’ils sont allés brûler en centre-ville. Le fils du journaliste a été libéré quelques heures plus tard.
« Ils ont interrogé tous les journalistes locaux et les ont menacés pour qu’ils révèlent l’identité de celui qui a écrit ce faux rapport », a confié Haji Pazir à Reporters sans frontières
Dans une information publiée le 27 novembre sur le site du service en ourdou de la BBC World et reprise par l’agence de presse pakistanaise Online, et d’autres journaux pakistanais, la mort de quatre taliban était présentée à tort comme le premier incident sérieux depuis la signature d’un accord entre les autorités et le mouvement islamiste. La rédaction ourdou de la radio britannique s’est excusée, le jour même, pour cette erreur due à un problème technique.
Dans la foulée, les taliban ont interdit pendant deux jours la vente des journaux dans la zone tribale du Nord-Waziristan. « La décision finale reviendra à notre Choura », a déclaré un porte-parole taliban, Abdullah Farhad, à des reporters de Peshawar.
Par ailleurs, deux journalistes pakistanais, Syed Saleem Shahzad du quotidien « The Star » et de « Asia Times Online », et Qamar Yousafzai, journaliste indépendant basé à Quetta, ont été détenus pendant cinq jours par des taliban dans la province afghane d’Helmand. Les taliban leur reprochaient d’être entrés dans cette province sans leur autorisation. Ils ont été relâchés le 26 novembre. Les deux hommes ont contacté leurs familles le 28 novembre depuis la ville frontalière de Chaman (province du Baloutchistan) et devraient rejoindre Karachi très prochainement.