(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières appelle le président Mahinda Rajapaksa à donner des ordres très clairs pour que les trois journalistes et militants syndicaux, enlevés le 5 février 2007 à Colombo, soient retrouvés sains et saufs. « Tout journaliste, syndicaliste, militant des droits de l’homme ou politicien, qui prône une solution pacifique au conflit, est devenu […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières appelle le président Mahinda Rajapaksa à donner des ordres très clairs pour que les trois journalistes et militants syndicaux, enlevés le 5 février 2007 à Colombo, soient retrouvés sains et saufs.
« Tout journaliste, syndicaliste, militant des droits de l’homme ou politicien, qui prône une solution pacifique au conflit, est devenu une cible potentielle pour des groupes de ravisseurs qui sévissent dans le nord et l’est du pays, mais également à Colombo. Après l’assassinat du journaliste tamoul Dharmaratnam Sivaram à Colombo en 2006, il est devenu clair que ces escadrons de la mort peuvent frapper n’importe où et n’importe quand. Nous demandons au chef de l’Etat de mobiliser les forces de sécurité pour retrouver et faire libérer ces trois journalistes dans les plus brefs délais », a déclaré l’organisation.
Le Sri Lanka a récemment adopté la Convention internationale contre les disparitions forcées des Nations unies, qui a été signée le 7 février à Paris par des dizaines d’Etats.
Le 5 février, trois collaborateurs du mensuel « Akuna » (« La foudre »), lié à un syndicat de cheminots (Dumriya Kamkaru Ekathuva), ont été enlevés en l’espace de six heures à trois endroits différents de Colombo. Nihal Serasinghe, ancien membre de la rédaction du mensuel d’extrême gauche « Diyesa » et collaborateur de « Akuna », a été kidnappé près du Fort de Colombo alors qu’il sortait des locaux d’un imprimeur. Lalith Seneviratne, ancien employé du journal d’extrême gauche « Hiru » et responsable de la maquette de « Akuna », a été kidnappé chez lui par des hommes que son épouse a identifiés comme des policiers en civil du Département d’enquête criminelle (CID). Elle a ensuite déposé une plainte au commissariat de Aturugiriya. Et Sisira Priyankara, directeur de « Akuna », a été enlevé sur son lieu de travail, un atelier d’électriciens de la compagnie ferroviaire. Agé de 38 ans, il a récemment pris part à des actions en justice de militants syndicalistes contre les augmentations de salaires accordées à des ministres et au Président.
Le 6 février, l’organisation de défense des journalistes FMM a organisé une manifestation à Colombo.
Ce triple enlévement intervient quelques semaines après l’attaque d’un meeting pacifiste dans une banlieue de Colombo, par un groupe de militants dirigé par Mervyn Silva, ministre-adjoint au Travail. Ce dernier avait incité ses partisans à frapper les participants. Des journalistes, notamment un correspondant de la BBC, avaient été agressés alors qu’ils étaient venus couvrir l’événement.