(JED/IFEX) – Sept mois après l’ouverture en pompe devant la maison communale de Limeté du procès des présumés assassins du journaliste Franck Ngyke Kangundu et son épouse, Hélène Mpaka, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete présidé par le capitaine Gaby Lokombi Lokomba donne la triste impression de se complaire dans des renvois interminables d’audiences […]
(JED/IFEX) – Sept mois après l’ouverture en pompe devant la maison communale de Limeté du procès des présumés assassins du journaliste Franck Ngyke Kangundu et son épouse, Hélène Mpaka, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete présidé par le capitaine Gaby Lokombi Lokomba donne la triste impression de se complaire dans des renvois interminables d’audiences qui ont pour effet de faire traîner les choses en longueur et sans doute en comptant sur l’oubli et la lassitude.
Pour la énième fois, l’audience publique du 7 février 2007, annoncée depuis deux semaines, n’a même pas eu lieu au grand dam des avocats, des membres de la famille du couple assassiné et de quelques observateurs. Interrogé par un avocat de la partie civile sur le motif de ce nouveau faux rendez-vous, le président du tribunal ne s’est pas gêné le moins du monde en déclarant que les présumés assassins (Ndlr: toujours détenus au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, CPRK), n’ont pas pu être extraits de la prison, faute de moyen de transport. En conséquence, l’audience a, une fois de plus, été remise au 14 février prochain.
Journaliste en danger (JED) rappelle que ce n’est pas la première fois que ce tribunal évoque l’absence des prisonniers pour ne pas siéger. Déjà, à l’audience du 20 décembre 2006, le même tribunal n’avait pu siéger en déclarant, sans rires, que « le ministère public avait oublié d’extraire les accusés de leurs lieux de détention ». JED constate également que sur la vingtaine d’audiences programmées depuis le début de ce procès, le 12 juillet 2006, seules huit ont pu effectivement se tenir dont cinq ont été consacrées aux questions de procédures. Selon des observateurs de ce procès interrogés par JED, outre les querelles de procédure, la seule audience digne de ce nom est celle du 10 janvier 2007 au cours de laquelle, interrogés sur leurs rôles dans la commission de l’assassinat du couple Ngyke, les accusés ont rejeté en bloc les charges portés contre eux.
A l’allure où vont les choses, notent toujours des observateurs, le procès de ce double assassinat qui a choqué tant l’opinion nationale qu’internationale et dont tout le monde attend de connaître la vérité pourrait durer encore longtemps en dépit des promesses de célérité faite par le président de la République pour tirer cette affaire au clair.
Au regard de tout ce qui précède, JED:
a. Dénonce la lenteur ainsi que toutes les manoeuvres dilatoires qui retardent l’issue de ce procès;
b. Demande au gouvernement de donner les moyens nécessaires au tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete pour conduire à terme l’instruction de ce dossier;
c. Exhorte toutes les institutions de la république d’aider le tribunal à rechercher toute la vérité dans cette affaire en faisant droit à la demande de la partie civile de faire comparaître, à titre de renseignants, notamment les personnalités citées à comparaître par la partie civile.