(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne l’arrestation d’Andrei Kilmau, le 3 avril 2007, accusé « d’incitation au renversement du régime » au moyen d’un article publié sur Internet. L’organisation s’inquiète par ailleurs du projet de loi d’un comité parlementaire demandant l’enregistrement de toutes les publications en ligne. Reporters sans frontières reconnaît que certains propos tenus par l’activiste […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne l’arrestation d’Andrei Kilmau, le 3 avril 2007, accusé « d’incitation au renversement du régime » au moyen d’un article publié sur Internet. L’organisation s’inquiète par ailleurs du projet de loi d’un comité parlementaire demandant l’enregistrement de toutes les publications en ligne.
Reporters sans frontières reconnaît que certains propos tenus par l’activiste sont extrêmes, mais l’organisation rappelle qu’elle est opposée à toute condamnation à une peine de prison pour délit de presse ou d’opinion. « C’est la première fois au Belarus qu’un opposant est arrêté pour un texte publié sur le Net. Le gouvernement utilise l’accusation ‘d’incitation au renversement du régime’ pour faire taire une voix dissidente. L’arrestation d’Andrei Kilmau témoigne du contrôle quasi absolu exercé par les autorités sur l’information dans le pays. Nous craignons par ailleurs que l’enregistrement des sites Internet auprès des autorités accentue encore la pression sur les publications indépendantes, notamment les blogs, poussant leurs responsables à l’autocensure », a déclaré l’organisation.
L’écrivain et activiste politique Andrei Kilmau a publié, le 25 janvier 2007, sur le site de l’Union pour un parti civique, un article dans lequel il réfléchissait aux différents moyens de changer le système politique biélorusse et attaquait très durement le président Lukachenko. Il est poursuivi sur la base de l’article 361 du code pénal qui prévoit une condamnation pour tout « appel à la subversion, au changement du système constitutionnel de la République biélorusse ou aux crimes contre l’Etat, appels publics à une prise de pouvoir violente ou au changement du système constitutionnel de la République biélorusse, trahison, acte terroriste, sabotage ou distribution de messages contenant de telles incitations au travers des médias ». Il risque jusqu’à 5 ans de prison. L’écrivain a déjà fait plusieurs séjours en prison pour son engagement politique. Il a notamment passé un an et demi enfermé entre 2005 et 2006 pour avoir organisé une manifestation contre le gouvernement.
L’association de défense des droits des journalistes (BAJ), a mis en garde lors d’une conférence de presse tenue le 12 avril 2007, contre un projet de loi sur l’Information, l’informatique et la protection de l’information, proposé par un comité parlementaire. Ce texte suggère notamment de mettre en place un système d’enregistrement auprès des autorités de tous les médias, y compris les publications en ligne. Il n’a pas encore été précisé si cet enregistrement serait obligatoire ou seulement recommandé. Néanmoins, une telle législation est particulièrement inquiétante dans un pays comme le Belarus qui figure sur la liste des « 13 ennemis d’Internet » de Reporters sans frontières.