(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce les conditions de travail éprouvantes des journalistes nigérians, alors que deux d’entre eux vivent cachés depuis que, le 16 mai 2007, un juge a ordonné leur arrestation. Par ailleurs, depuis le 22 mai, un journaliste de l’hebdomadaire « Saturday Punch » reçoit régulièrement des menaces de mort suite à la publication […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce les conditions de travail éprouvantes des journalistes nigérians, alors que deux d’entre eux vivent cachés depuis que, le 16 mai 2007, un juge a ordonné leur arrestation. Par ailleurs, depuis le 22 mai, un journaliste de l’hebdomadaire « Saturday Punch » reçoit régulièrement des menaces de mort suite à la publication d’un article.
« La continuité politique à la tête des autorités fédérales signifie apparemment que rien ne changera non plus pour les journalistes nigérians. Arrestations, passages à tabac, intimidations et menaces sont leur lot quotidien, quel que soit le chef de l’Etat. Après deux assassinats restés impunis en 2006, il serait grand temps que le gouvernement prenne en main avec sérieux la question de la liberté de la presse, qui est régulièrement bafouée », a déclaré l’organisation.
Le 16 mai, un tribunal d’Oshogbo (capitale de l’Etat d’Osun, Sud-Ouest) présidé par le juge Jide Falola a lancé un mandat d’arrêt visant Kola Olabisi, rédacteur en chef de l’hebdomadaire privé « Osun Defender », Sola Jacobs, journaliste, et Amitolu Shittu, militant des droits de l’homme et président du Committee for Democracy and Rights of the People. La décision du juge Falola a été motivée par la publication, le 14 mai dans l' »Osun Defender », d’un article intitulé « La police d’Osun arrête 764 personnes après les violences post-électorales ». L’article rendait compte de la conférence de presse donnée par Amitolu Shittu, au cours de laquelle le militant des droits de l’homme à évoqué des irrégularités dans le procès intenté aux manifestants ayant protesté contre le truquage de l’élection présidentielle du 14 avril. Le juge Falola a notamment été accusé d’avoir accordé des libérations à des manifestants en échange de pots-de-vin. Les trois hommes vivent cachés depuis le lancement du mandat d’arrêt.
Paralèllement, depuis la publication, le 22 mai dans le « Saturday Punch », supplément du samedi du quotidien privé « The Punch », d’un article intitlé « Whose Baby Is This ? » (« A qui est ce bébé ? »), le journaliste Adeola Balogun reçoit des menaces de mort par téléphone. Son article évoquait un cas potentiel de vol de bébé et a donné lieu à l’arrestation d’une femme, qui prétendait en dépit des évidences être la mère d’un enfant.
Godwin Agbroko, un journaliste célèbre, qui signait régulièrement une chronique dans le quotidien privé « This Day », a été retrouvé mort au volant de sa voiture, dans la soirée du 22 décembre 2006, sur le bord d’une route, dans le quartier d’Isolo, à Lagos, alors qu’il venait de quitter les bureaux de son journal (consulter l’alerte de l’IFEX du 28 décembre 2006). Ce meurtre était survenu deux mois après celui d’Omololu Falobi, ancien journaliste du quotidien privé « The Punch », fondateur et directeur exécutif de l’association Journalists Against AIDS (Journalistes contre le sida, JAAIDS), tué dans des conditions similaires, le 5 octobre 2006 aux environs de 22 heures (heure locale), alors qu’il venait de quitter le siège de son association située dans le quartier d’Ogba, à Lagos (consulter l’alerte du 11 octobre 2006). Ces deux assassinats n’ont, pour l’instant, pas été élucidés.