(RSF/IFEX) – L’état de santé du journaliste indépendant et neveu du président, Djmashid Karimov, s’est gravement détérioré depuis son internement en hôpital psychiatrique, en septembre 2006. Dans un message qu’il a réussi à transmettre à des proches, le journaliste se plaint d’importantes pertes de mémoire, de difficulté de concentration, ainsi que d’une baisse de sa […]
(RSF/IFEX) – L’état de santé du journaliste indépendant et neveu du président, Djmashid Karimov, s’est gravement détérioré depuis son internement en hôpital psychiatrique, en septembre 2006. Dans un message qu’il a réussi à transmettre à des proches, le journaliste se plaint d’importantes pertes de mémoire, de difficulté de concentration, ainsi que d’une baisse de sa vue. Il attribue cette dégradation de son état de santé aux psychotropes qui lui sont administrés et à la pression qui s’exerce sur lui.
« Djamshid Karimov devrait déjà avoir été remis en liberté. Le journaliste est détenu illégalement depuis plus de dix mois. Le traitement inhumain et dégradant auquel il est soumis est un scandale et constitue une grave atteinte à la liberté et à la dignité d’un être humain. Le minimum est qu’il lui soit permis d’être examiné par un médecin indépendant et dès que possible, a déclaré Reporters sans frontières.
Djamshid Karimov avait disparu en septembre 2006 après avoir sollicité un visa de sortie du pays. Deux semaines plus tard, on apprenait qu’il était interné à l’hôpital de Samarkand pour une durée de six mois sur décision du tribunal de la ville de Djizzak, où il résidait. En mars 2007, une commission a décidé de prolonger de six mois sa détention.
Djmashid Karimov a commencé à faire l’objet de pressions après la publication sur le site http://enews.ferghana.ru/ en 2005, d’une série d’articles consacrés à la corruption de l’administration locale ainsi qu’à la situation des paysans dans la région de Jizzak.
Selon un proche du journaliste, le gouverneur de Jizzak, Ubaydulla Yamankulov, aurait exigé que Djamshid Karimov quitte la région. En août 2005, le journliste s’est vu ordonner de quitter la région et de ne pas y revenir avant la fin des festivités célébrant le quatorzième anniversaire de l’indépendance du pays, afin « de ne pas gâcher la fête ». Il a refusé de se conformer aux injonctions du gouverneur et des services de la sécurité nationale (SNB). Le 8 septembre, il a manqué par deux fois être renversé par une automobile de marque Jigouli (dont le chauffeur demeure inconnu), alors qu’il marchait sur le trottoir.