(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la fuite en avant répressive du gouvernement zimbabwéen, après l’arrestation, dans la soirée du 28 septembre 2007, de deux comédiens et d’un journaliste pendant la représentation d’une pièce de théâtre satirique sur la situation politique du pays. « La presse privée vivant déjà sous une menace permanente, la police s’en […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce la fuite en avant répressive du gouvernement zimbabwéen, après l’arrestation, dans la soirée du 28 septembre 2007, de deux comédiens et d’un journaliste pendant la représentation d’une pièce de théâtre satirique sur la situation politique du pays.
« La presse privée vivant déjà sous une menace permanente, la police s’en prend maintenant au théâtre. Le comportement despotique du gouvernement trouve dans cette affaire une illustration spectaculaire. Plutôt que d’envoyer ses agents arrêter les journalistes et les comédiens, le président Robert Mugabe ferait mieux d’écouter ce qu’ils disent et de prendre en compte leurs revendications », a déclaré l’organisation.
Dans la soirée du 28 septembre, un groupe de policiers en civil a fait irruption dans les coulisses du « Theatre in the Park », où était représentée la pièce The Final Push du dramaturge Daniel Maphosa, tournant en dérision la crise politique que traverse le Zimbabwe depuis huit ans. Le titre de la pièce est inspiré des marches de protestation du parti d’opposition Movement for Democratic Change (MDC) en 2003, durement réprimées par la police.
Pendant un entracte, les policiers ont conduit de force les comédiens Sylvanos Mudzvova et Anthony Tongani dans un camion. James Jemwa, journaliste indépendant qui filmait la pièce, a été arrêté à son tour lorsqu’il a demandé des explications aux policiers sur l’interpellation des deux artistes.
Détenus au commissariat central de Harare, les deux comédiens et le journaliste n’ont pas été inculpés et n’ont pas eu accès à un avocat.