(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est scandalisée par la persécution dont sont victimes plusieurs journalistes de la part du gouverneur de l’État de Borno (Nord), Ali Modu Sherrif. James Garuba, du quotidien privé « Tribune », Michael Olabode du quotidien privé « This day », ainsi que plusieurs autres collègues ont été interpellés deux fois de suite et placés […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est scandalisée par la persécution dont sont victimes plusieurs journalistes de la part du gouverneur de l’État de Borno (Nord), Ali Modu Sherrif. James Garuba, du quotidien privé « Tribune », Michael Olabode du quotidien privé « This day », ainsi que plusieurs autres collègues ont été interpellés deux fois de suite et placés sous contrôle judiciaire par les services de renseignements intérieurs, le State Security Service (SSS), au cours de la semaine du 15 octobre 2007, après avoir évoqué dans leurs journaux les dépenses somptuaires de l’élu.
« Ce comportement autocratique de la part du gouverneur est un signe inquiétant pour la démocratie au Nigeria. Il n’est pas tolérable que les autorités provinciales soumettent les journalistes à leur bon vouloir et que les services de renseignements du SSS exécutent leurs basses oeuvres. Ces accès despotiques de certains gouverneurs locaux ne doivent plus entraver la liberté de la presse », a déclaré l’organisation.
Le 15 octobre, des agents du SSS ont fait irruption dans différentes rédactions et ont forcé James Garuba, Michael Olabode, ainsi que plusieurs autres journalistes à les suivre jusqu’à leur quartier général de l’État de Borno. Il était reproché aux interpellés d’avoir évoqué la décision du gouverneur Ali Modu Sherrif d’avoir dépensé une somme d’argent exorbitante en cadeaux pour ses sympathisants à l’occasion du Ramadan et d’avoir qualifié cette initiative de « gaspillage » pour un État largement sous-développé.
Quelques jours plus tard, les hommes du SSS ont réitéré l’opération et de nouveau forcé les journalistes à les suivre. « Ils ont été retenus pendant plusieurs heures » au quartier général de l’État et ont été « contraints de rédiger des déclarations expliquant comment ils avaient eu vent de l’affaire », a expliqué Abubakar Haruna, correspondant dans l’État de Borno du quotidien privé « Daily Independent ». Ils ont finalement été relâchés, mais à condition de venir se présenter au quartier général du SSS chaque jour.