(RSF/IFEX) – Le 22 janvier 2008, la première chambre d’un tribunal de Mazar-i-Charif (Nord) a condamné à mort le jeune journaliste Sayed Perwiz Kambakhsh, accusé de « blasphème ». Le procès expéditif s’est tenu à huis clos et le journaliste n’était pas défendu par un avocat. Le frère de l’accusé a confirmé à Reporters sans frontières que […]
(RSF/IFEX) – Le 22 janvier 2008, la première chambre d’un tribunal de Mazar-i-Charif (Nord) a condamné à mort le jeune journaliste Sayed Perwiz Kambakhsh, accusé de « blasphème ». Le procès expéditif s’est tenu à huis clos et le journaliste n’était pas défendu par un avocat. Le frère de l’accusé a confirmé à Reporters sans frontières que la famille allait faire appel. « J’ai vu mon frère à la sortie du tribunal. Il était très inquiet. Et toute la famille aussi », a déclaré Sayed Yaqub Ibrahimi, également journaliste.
« Nous sommes choqués par cette décision prise dans la précipitation et sans aucun souci du droit et de la liberté d’expression protégée par la Constitution. Sayed Perwiz Kambakhsh n’a commis aucun crime. Nous appelons le président Hamid Karzai à intervenir au plus vite pour que l’irréparable ne soit pas commis », a déclaré Reporters sans frontières.
La veille, Hafizullah Khaliqyar, vice-procureur provincial en charge du cas de Sayed Perwiz Kambakhsh, accusé de « blasphème », avait menacé d’emprisonnement tous les journalistes qui soutiendraient leur confrère incarcéré, lors d’une conférence de presse à Mazar-i-Charif (Nord). Il avait ajouté que « Kambakhsh a confessé avoir commis le crime et doit être puni ».
Cette condamnation intervient alors qu’il est maintenant démontré que Sayed Perwiz Kambakhsh n’était pas l’auteur du document controversé sur les sourates du Coran concernant les femmes. Selon le président de l’Association des journalistes indépendants en Afghanistan (AIJA), Rahimullah Samandar, la détention du journaliste est liée à « des articles critiques » écrits par son frère, le journaliste Sayed Yaqub Ibrahimi, contre les autorités de la région de Balkh.
Sayed Perwiz Kambakhsh, reporter du « Jahan-e Naw » (« Le Monde nouveau »), est emprisonné depuis le 27 octobre 2007.