(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le traitement infligé à Agostinho da Costa, un reporter du « Timor Post », qui a été arrêté puis battu par la police, dans la nuit du 22 au 23 février 2008, alors qu’il se rendait à l’imprimerie de Kaikoli, près de Dili, pour préparer la parution du quotidien. Il a […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce le traitement infligé à Agostinho da Costa, un reporter du « Timor Post », qui a été arrêté puis battu par la police, dans la nuit du 22 au 23 février 2008, alors qu’il se rendait à l’imprimerie de Kaikoli, près de Dili, pour préparer la parution du quotidien. Il a été relâché le lendemain (consulter l’alerte précédente de l’IFEX du 27 février 2008).
L’agression est survenue alors que l’état d’urgence a été prolongé de trente jours, à compter du 22 février 2008, suite aux tentatives d’assassinat, le 11 février, du Premier ministre et du président José Ramos-Horta. Le couvre-feu imposé à la population de 20h00 à 6h00 du matin contraint les rédactions des quotidiens à prendre des risques importants pour pouvoir boucler leurs publications.
Par ailleurs, Rory Callinan du magazine américain « Time » et le photographe John Wilson ont été interpellés et menacés mi-février par des soldats australiens près de Dili. Selon leur témoignage, publié dans « The Australian », les deux journalistes tentaient de contourner un barrage installé par les forces internationales qui menaient une opération pour retrouver des mutins. Après avoir pu reprendre la route, les deux reporters et leurs interprètes ont été de nouveau interpellés pour avoir violé le couvre-feu. D’autres collègues, notamment du quotidien « The Australian », ont été bloqués à un check-point par des soldats australiens.
Et au même moment, Lindsay Moller, photographe de « The Australian », a été malmené par deux soldats portugais de la force internationale puis contrainte d’effacer des clichés d’une Australienne d’origine timoraise, Angelita Pires, en état d’arrestation. Cette dernière est soupçonnée d’avoir soutenu les mutins.
Le Premier ministre Xanana Gusmao, sorti indemne de l’attaque dont il était la cible, a imposé l’état d’urgence pour lutter contre les insurgés. Déjà le 18 janvier 2008, le chef du gouvernement avait menacé d’arrêter les journalistes qui publieraient des informations « erronées ». Il avait notamment évoqué de récentes interviews du chef rebelle Alfredo Reinado, qui, selon lui, auraient contribué à l’instabilité nationale.