(MFWA/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse daté du 25 mars 2008 et transféré par MFWA au nom du Réseau des Organisations Africaines de Défense de la Liberté d’Expression (NAFEO): Appel au Président Abdullahi Yusuf Ahmed à ne pas promulguer la loi sur la presse Accra, 25 Mars 2008 – Le Réseau des Organisations Africaines […]
(MFWA/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse daté du 25 mars 2008 et transféré par MFWA au nom du Réseau des Organisations Africaines de Défense de la Liberté d’Expression (NAFEO):
Appel au Président Abdullahi Yusuf Ahmed à ne pas promulguer la loi sur la presse
Accra, 25 Mars 2008 – Le Réseau des Organisations Africaines de Défense de la Liberté d’Expression (NAFEO) a appris avec consternation l’adoption par le Parlement Transitoire Somalien d’une nouvelle loi sur les médias qui viole la liberté de la presse et la liberté d’expression.
Le nouveau texte viole les instruments juridiques internationaux qui garantissent la liberté de la presse, notamment le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques ainsi que la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
La loi est aussi de nature à limiter les activités des organisations des médias, en imposant aux organisations déjà existantes un enregistrement auprès du Ministère de l’Information. Ce qui donnerait à l’administration le pouvoir de réduire au silence les médias critiques.
En plus de nombreuses conditions imposées aux médias étrangers opérant dans le pays, la loi porte atteinte à l’indépendance du mécanisme d’autorégulation, en excluant du Conseil National des Médias les organisations de défense de la liberté d’expression et la société civile.
L’application de cette loi va inévitablement déboucher sur un recul de la liberté de presse et la liberté d’expression en Somalie.
NAFEO est très préoccupé par l’usage d’une telle législation dans un environnement déjà difficile en Somalie, pour réduire au silence les médias, violer la libre expression et restreindre le droit au savoir des citoyens somaliens.
La Somalie est l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les journalistes. En 2007, 8 travailleurs des médias ont été tués tandis que plusieurs autres ont été grièvement blessés.
Les Autorités Transitoires doivent plutôt chercher à garantir la sécurité des journalistes et des entreprises de presse.
Le Réseau des Organisations Africaines de Défense de la Liberté d’Expression (NAFEO):
1. Condamne l’adoption par le Parlement de ce texte draconien;
2. Lance un appel au Président Abdullahi Yusuf Ahmed pour s’abstenir de promulguer cette loi sur les médias
3. Exhorte le Gouvernement Fédéral Transitoire à initier une révision de la loi en consultant la société civile et les organisations professionnelles des médias;
4. Lance un appel aux autorités somaliennes pour permettre aux journalistes de travailler en toute indépendance, sans menace et intimidation résultant de l’usage d’une législation restrictive.
Le Réseau des Organisations Africaines de défense de la Liberté d’Expression (NAFEO) promeut et défend la liberté d’expression sur le continent. Il a été mis en place en Octobre 2005 par plusieurs organisations représentatives en matière de défense de la liberté d’expression en Afrique.