(MFWA/IFEX) – Deux musiciens renommés, Lapiro de Mbanga et Joe La Conscience, ont été arrêtés et détenus par les autorités camerounaises pour avoir chanté des chansons dans lesquelles ils ont critiqué les amendements constitutionnels controversés qui confèrent au Président de la République des mandats illimités. Les deux ont été respectivement arrêtés le 9 avril et […]
(MFWA/IFEX) – Deux musiciens renommés, Lapiro de Mbanga et Joe La Conscience, ont été arrêtés et détenus par les autorités camerounaises pour avoir chanté des chansons dans lesquelles ils ont critiqué les amendements constitutionnels controversés qui confèrent au Président de la République des mandats illimités.
Les deux ont été respectivement arrêtés le 9 avril et 20 mars 2008.
Mbanga, membre connu du parti d’opposition, Front Social Démocrate (FSD), a été convoqué et ultérieurement arrêté par la Gendarmerie de la ville de Mbanga. Selon les sources au Cameroun, il a été accusé d’avoir incité les gens à participer à des grandes manifestations contre la cherté de la vie qui ont eu lieu à la fin du mois de février.
Les sources ont rapporté que l’arrestation de Mbanga été liée à une chanson qu’il a écrite intitulée « Constitution Constipée » qui met le Président Biya en garde contre les dangers que pourraient poser ces amendements.
Joe La Conscience, qui a également écrit une chanson pour rejeter les amendements constitutionnels, a été condamné à une peine de six mois de prison pour avoir prétendument participé à une manifestation illégale.
Quand il a été empêché de mener à bien la marche qu’il avait prévue contre les amendements, Conscience a organisé un sit-in à l’ambassade des États-Unis à Yaoundé. Ceci a été jugé illégal par les autorités camerounaises qui ont, en conséquence, arrêté Conscience.
Le projet de loi portant sur les amendements constitutionnels a été adopté le 10 avril par l’Assemblée Nationale du Cameroun. Ces amendements permettent au Président de briguer un nombre illimité de mandats, qui, selon les critiques permettent à M. Paul Biya de rester au pouvoir durant toute sa vie.
Les amendements disculpent également le Président de tout acte qu’il aurait commis pendant son administration.
Le Réseau des Organisations Africaines de la Liberté d’Expression (NAFEO) est profondément préoccupé par la répression de l’expression artistique en particulier et la liberté d’expression en général au Cameroun. Nous exhortons les autorités à libérer Lapiro de Mbanga et Joe La Conscience immédiatement et sans conditions.
Nous encourageons les partisans de la liberté d’expression à envoyer à l’Ambassade camerounaise la plus proche des lettres de protestation en vue de réclamer la libération des deux musiciens.