(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce une dixième arrestation de journaliste par les autorités zimbabwéennes depuis les élections générales, après que Precious Shumba, journaliste indépendant, a été pris, le 1er mai 2008, dans une rafle au siège de l’organisation non-gouvernementale ActionAid. « La police continue d’être le bras armé d’un gouvernement aux abois. Elle ne maintient […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce une dixième arrestation de journaliste par les autorités zimbabwéennes depuis les élections générales, après que Precious Shumba, journaliste indépendant, a été pris, le 1er mai 2008, dans une rafle au siège de l’organisation non-gouvernementale ActionAid.
« La police continue d’être le bras armé d’un gouvernement aux abois. Elle ne maintient pas l’ordre et ne protège pas les citoyens zimbabwéens. Devenue avec le temps une milice politique au service de Robert Mugabe et ses amis, elle veille aux intérêts du pouvoir et brutalise les gêneurs. Toute solution pacifique à la crise que traverse le pays doit inclure la libération de toutes les victimes de cette injustice, dont les journalistes sont les cibles privilégiées », a déclaré l’organisation.
Le 1er mai , dans la matinée, la police a effectué une descente au siège d’ActionAid à Harare et procédé à l’arrestation des cinq employés présents, dont Precious Shumba, journaliste indépendant, ancien reporter du quotidien suspendu « The Daily News » et directeur des programmes de l’ONG dans le pays. Le journaliste est détenu en compagnie d’Anne Chipembere, directrice de l’antenne zimbabwéenne d’ActionAid, et de trois autres employés, à la section « Loi et ordre » du commissariat central de Harare. Ils n’ont pas encore été formellement inculpés.
Le même jour, un tribunal de Harare a, une fois de plus, reporté sa décision sur une remise en liberté sous caution du journaliste indépendant Frank Chikowore, arrêté le 15 avril en compagnie de 27 militants du Mouvement for Democratic Change (MDC, opposition), pour avoir prétendument troublé l’ordre public. Avec six militants, il est accusé d’avoir participé à l’incendie d’un autobus, après avoir initialement été accusé, à tort, de travailler comme journaliste sans l’accréditation obligatoire de la Commission des médias et de l’information (MIC).
Enfin, Stanley Karombo, journaliste freelance, est actuellement hospitalisé après avoir été sérieusement maltraité durant sa détention, entre le 18 et le 21 avril. Il avait été arrêté alors qu’il prenait des photographies pendant le discours de Robert Mugabe, lors de la commémoration du jour de l’indépendance au stade Gwanzura, dans la banlieue de Highfield. Il a été conduit de force dans une pièce située sous le stade, où il a été frappé toute la journée par plusieurs policiers, qui l’ont accusé d’envoyer « des films en Amérique ». « Le soir à 21 heures, ils m’ont bandé les yeux et transféré ailleurs. Je me suis réveillé le lendemain en cellule », a-t-il raconté. « J’ai peur le soir. Je ne supporte plus l’obscurité. J’ai la sensation que quelque chose de terrible va arriver. Je continue d’avoir des cauchemars et j’ai des troubles de la vision », a-t-il expliqué à des confrères venus lui rendre visite à l’hôpital.