(RSF/IFEX) – Le 7 mai 2008, le chef de l’administration présidentielle azerbaïdjanaise, Ramiz Mekhtiev, a tenu devant les participants à une conférence organisée à Bakou, des propos que l’organisation de défense de la liberté de la presse a jugés inadmissibles. « Nous ne pouvons que dénoncer fermement les propos de Ramiz Mekhtiev. Contrairement à ce qu’il […]
(RSF/IFEX) – Le 7 mai 2008, le chef de l’administration présidentielle azerbaïdjanaise, Ramiz Mekhtiev, a tenu devant les participants à une conférence organisée à Bakou, des propos que l’organisation de défense de la liberté de la presse a jugés inadmissibles.
« Nous ne pouvons que dénoncer fermement les propos de Ramiz Mekhtiev. Contrairement à ce qu’il affirme, les prises de positions de Reporters sans frontières reposent sur des faits et ne sont pas dictées par une supposée volonté de faire pression sur un pays. Nous constatons que trois journalistes sont toujours emprisonnés en Azerbaïdjan, dans le cadre d’affaires troubles, évoquant des représailles à l’encontre de voix critiques », a fait savoir l’organisation.
« Par ailleurs, nous sommes consternés par la tentative maladroite du chef de l’administration présidentielle de minimiser la gravité de la situation azerbaïdjanaise en exagérant grossièrement les violations de la liberté de la presse commises en Europe occidentale. Et ce, alors même que le procès en appel d’un journaliste emprisonné abusivement débute aujourd’hui », a précisé Reporters sans frontières.
Le 7 mai, lors d’une conférence organisée par le parti au pouvoir Yeni Azerbaidjan, sur le thème de la démocratie et la stabilité, Ramiz Mekhtiev a déclaré que « les prises de positions de Reporters sans frontières n’étaient pas basées sur des faits » et que « les relations entre l’État et les médias en Azerbaïdjan ne différaient pas de celles observées en Europe ». Il a ajouté que les journalistes emprisonnés dans le pays l’étaient non en raison de leur activité mais parce qu’ils étaient des criminels.
Trois journalistes sont encore emprisonnés dans le pays. Il s’agit d’Eynulla Fatullaev, rédacteur en chef des quotidiens « Realny Azerbaidjan » et « Gundalik Azerbaidjan », du rédacteur en chef du quotidien d’opposition « Azadlig », Ganimat Zahidov et de son frère aîné, collaborateur du même journal, Sakit Zahidov. Ils ont été condamnés à des peines allant de deux ans et demi à quatre ans de prison. Le procès en appel de Ganimat Zahidov, condamné le 7 mars, à quatre ans de prison ferme par un tribunal de Bakou, pour « hooliganisme aggravé » et « coups et blessures « , s’est ouvert le 7 mai.
Au début du mois d’avril, des journalistes et des militants des droits de l’homme avaient protesté contre ces emprisonnements en entamant une grève de la faim.