(MFWA/IFEX) – Western Publications Limited, la maison d’édition du « Daily Guide », un journal basé à Accra, a, le 15 juillet 2008, déposé une plainte auprès du chef de la Sûreté Nationale de la Police ghanéenne (CID) au sujet des menaces exprimées au téléphone par des personnes anonymes contre la vie et à la sécurité de […]
(MFWA/IFEX) – Western Publications Limited, la maison d’édition du « Daily Guide », un journal basé à Accra, a, le 15 juillet 2008, déposé une plainte auprès du chef de la Sûreté Nationale de la Police ghanéenne (CID) au sujet des menaces exprimées au téléphone par des personnes anonymes contre la vie et à la sécurité de son personnel et de ses biens.
Ceci fait suite aux messages menaçants fréquents que trois cadres supérieurs du journal ont reçu récemment.
Selon une lettre adressée au Directeur Général de la CID, « Nous prenons ces menaces au sérieux et faisons donc appel à vos bons offices pour que vous preniez les mesures nécessaires puisque la seule infraction que nous savons avoir commise, c’est que nous nous acquittions de notre devoir légitime d’informer le grand public par le truchement de notre journal ».
La lettre signée par Fortune Alimi, rédacteur du « Daily Guide », et dont copie a été envoyée à la MFWA, a fait appel à une intervention opportune en vue de sauver la vie aux employés et de protéger les biens de l’organisation.
Le 5 juillet, Gina Blay, éditrice et présidente – directrice générale du journal, a reçu une deuxième menace de mort au téléphone, au moment où elle était au Japon pour assurer la couverture du dernier sommet du G8.
Selon l’un des messages envoyés via SMS par un certain « Ahuuuuuya »: « Donc, Gina Blay va perdre notre argent au Japon. Dites-lui à son retour que de mauvaises nouvelles vont l’accueillir, la mise à feu de son imprimerie, la mort de son informateur. Ce n’est pas une menace en l’air; dites-lui qu’elle paiera prochainement de sa vie. La Sécurité Nationale ne peut pas la protéger. Ahuuuuuya ».
Dès son arrivée du Japon le 8 juillet, Blay en a reçu un autre message menaçant du même « Ahuuuuuya ». Cette fois-ci, son fils a également été menacé.
Alimi a confié à la MFWA dans une interview téléphonique que deux cadres supérieurs du journal, A. R. Gomda, rédacteur des actualités, et Bennett Akuaku, éditeur adjoint, ont reçu des messages SMS menaçants similaires.
Ces incidents surviennent à peine deux semaines après que Blay avait prétendument reçu des menaces de mort de la part de quelqu’un qui a dit qu’il s’appelle « Gajekpo » tout court et qu’il était un militaire des Forces Armées Ghanéennes.
« Gajekpo » serait prétendument vexé par les gros titres parus à la une de la livraison du « Daily Guide » du 2 juillet et a procédé à menacer la journaliste. Les gros titres: « J. J. goes mad » (J. J. devient fou) a fait allusion à une conférence de presse donnée par l’ancien président du Ghana, Jerry John (J. J.) Rawlings, au cours de laquelle il a sévèrement critiqué le gouvernement au pouvoir.
« La GJA dénonce l’expression de telles menaces de mort et rejette les tentatives de certaines personnes en vue de transformer le téléphone cellulaire en une arme d’intimidation », a affirmé dans une déclaration l’Association des Journalistes du Ghana (GJA).
La MFWA exhorte la CID à se presser de mener son enquête, et encourage d’autres organisations de droits humains à dénoncer ces actes lâches d’intolérance.
Par ailleurs, la MFWA se réjouit de l’annonce récente faite par Madame Georgina Wood, la Présidente de la Cour Suprême du Ghana, au sujet de la création d’un tribunal chargé des droits humains dans le pays.
Le journal d’État, « Daily Graphic », a, le 14 juillet, rapporté que la Présidente de la Cour Suprême a déclaré que le tribunal qui sera opérationnel en octobre servira de division de la Haute Cour. Il est censé s’occuper exclusivement des affaires de droits humains.
Madame Wood, qui s’adressait aux procureurs de la Police à Kumasi, la deuxième ville du Ghana, a affirmé que la création du tribunal spécial était l’initiative du judiciaire en vue de promouvoir l’état de droit et de réduire les frustrations dont font l’objet quotidiennement les Ghanéens lorsque leurs droits sont abusés.
La MFWA est en plein accord avec la Présidente de la Cour Suprême puisque la création du tribunal renforcera la sensibilisation et la protection des droits humains dans le pays.
Nous espérons que le nouveau tribunal allégera le fardeau de la Commission des Droits de l’Homme et de la Justice Administrative (CHRAJ) du Ghana qui ne dispose pas des ressources nécessaires.
La MFWA se réjouit de ce nouveau tribunal des droits humains et nourrit l’espoir qu’il sera rapidement reproduit dans toutes les régions du pays.
Nous aimerions également exhorter le gouvernement du Ghana à affecter des ressources suffisantes à ce nouveau tribunal des droits humains pour qu’il devienne un département bien établi, respecté et fonctionnel du système judiciaire du Ghana.
La MFWA encourage les citoyens et la société civile ghanéens à soutenir et à tirer pleinement profit du tribunal proposé en vue de faire avancer la promotion et la culture des droits humains au Ghana.
Mise à jour du cas Blay (anglais seulement): http://ifex.org/en/content/view/full/95055