(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse, exprime ses vives préoccupations au sujet de la situation sécuritaire des journalistes et collaborateurs des médias, congolais et étrangers, pris entre les feux des affrontements qui opposent deux groupes armés, à savoir le […]
(JED/IFEX) – Journaliste en danger (JED), organisation indépendante et non partisane de défense et de promotion de la liberté de la presse, exprime ses vives préoccupations au sujet de la situation sécuritaire des journalistes et collaborateurs des médias, congolais et étrangers, pris entre les feux des affrontements qui opposent deux groupes armés, à savoir le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général déchu Laurent Nkunda et les combattants Maï Maï des Patriotes résistants congolais (PARECO) dans le territoire de Rutshuru, à 70 km de Goma, capitale de la province du Nord-kivu, à l’est de la RDC.
Depuis la reprise des hostilités en début de semaine, des journalistes et organes de presse ont été l’objet des attaques ciblées de la part des différents belligérants. En effet, mardi le 4 novembre 2008, Thomas Scheen, journaliste belge correspondant en Afrique du journal allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung », son interprète congolais Charles Ntiricya ainsi que leur chauffeur ont été enlevé, dans le territoire de Rutshuru, par des combattants Maï Maï du PARECO qui les garde jusqu’à ce jour. Les trois personnes seraient gardées à Mabenga dans le Parc de Virunga. Contacté par un correspondant de JED à Goma, le chef du PARECO, Sendugu Museveni, a déclaré que « son mouvement exige que les troupes du CNDP évacuent la localité de Kiwanja avant de libérer les trois personnes ».
Par ailleurs, la Radio Communautaire Ushirika (RACOU), seule radio présente à Kiwanja, a été pillée par les hommes du CNDP. Deux journalistes travaillant pour cette radio, Faustin Tawite et Bitwahiki Nzonzo, respectivement rédacteur en chef et présentateur du journal parlé en langue locale, n’ont plus fait signe de vie. La maison de Bitwahiki a été incendiée par les Maï Maï du PARECO.
JED s’inquiète de la situation de tous les journalistes en fuite, dont on n’a plus aucune nouvelle, et exige du PARECO la libération immédiate et sans condition de Thomas Scheen, Charles Ntiricya et leur chauffeur. JED demande instamment aux protagonistes du conflit qui sévit dans cette partie de la RDC de ne rien faire qui puisse mettre en danger la vie des journalistes et collaborateurs des médias et à la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) d’user de toutes ses prérogatives pour sécuriser les professionnels des médias en plein exercice de leur métier.