(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités centrales chinoises d’ordonner une enquête sur l’interpellation d’une journaliste à Pékin, dans la nuit du 4 au 5 décembre 2008, à son domicile, pour « corruption », sur ordre d’un procureur. La journaliste, surnommée Li, réalise des reportages pour une célèbre émission de la chaîne de télévision d’État CCTV. […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières demande aux autorités centrales chinoises d’ordonner une enquête sur l’interpellation d’une journaliste à Pékin, dans la nuit du 4 au 5 décembre 2008, à son domicile, pour « corruption », sur ordre d’un procureur.
La journaliste, surnommée Li, réalise des reportages pour une célèbre émission de la chaîne de télévision d’État CCTV. Elle a été interpellée par quatre policiers envoyés par He Shusheng, procureur du district de Shanxi (Nord-ouest), après que la journaliste avait accusé ce dernier d' »abus de pouvoir » dans un reportage.
Li, ainsi que deux autres journalistes, avaient interviewé d’autres cadres du Parti communiste chinois accusés d’être intervenus dans un conflit d’intérêts entre deux hommes d’affaires. L’un deux, Mr. Wu, originaire du Guangdong (Sud), a déjà été arrêté, puis relâché faute de preuves, à trois reprises, pour « corruption », « fraude » et « diffamation » à l’encontre de He Shusheng.
Les deux collègues de Li, cité par le quotidien « Beijing Youth Daily », affirment que, lors de leur enquête, ils ont été menacés par He Shusheng d’être punis et de se voir retirer leur licence de travail s’ils poursuivaient leur enquête.
L’article affirme par ailleurs que Li était la petite amie du frère de M. Wu, et que ce dernier lui aurait offert des cadeaux.
« Si la corruption est malheureusement un phénomène croissant au sein des médias privés et d’État, les abus de pouvoir à l’encontre des journalistes le sont également. Nous appelons à la libération du reporter de CCTV, tant que les responsabilités n’auront pas été clairement établies », a affirmé Reporters sans frontières.