(OLPEC/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’OLPEC: L’avocat Mohamed Abbou encore une fois interdit de quitter le territoire Pour la sixième fois consécutive, l’avocat défenseur des droits humains, Mohamed Abbou a été empêché de quitter le territoire tunisien le matin du 3 mars 2009 vers 11h00 (heure locale) par la police des frontières […]
(OLPEC/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’OLPEC:
L’avocat Mohamed Abbou encore une fois interdit de quitter le territoire
Pour la sixième fois consécutive, l’avocat défenseur des droits humains, Mohamed Abbou a été empêché de quitter le territoire tunisien le matin du 3 mars 2009 vers 11h00 (heure locale) par la police des frontières à l’aéroport Tunis Carthage. Mohamed Abbou devait se rendre en Europe (Hollande et Angleterre) à l’invitation d’Amnesty International et devait rencontrer des défenseurs, des avocats et des représentants des affaires étrangères dans ces pays respectifs et donner une conférence. Aucune raison valable ne lui a été donnée pour cette interdiction, sinon que c’étaient des « instructions venues d’en haut ! »
Depuis qu’il a été libéré sous condition en juillet 2007, après avoir purgé une peine de 2 ans et demi pour un délit d’opinion, les autorités interdisent arbitrairement à Mohammed Abbou de quitter le territoire. Au début, le prétexte invoqué par la police des frontières était qu’il devait attendre d’achever le reliquat de la peine à laquelle il avait été condamné, c’est-à-dire, 3 ans et demi ; sur le plan légal, ce prétexte est sans fondement, car les textes sont clairs, la libération conditionnelle n’implique pas une peine complémentaire dont il n’est fait mention nulle part, y compris dans le document qui lui a été remis à sa sortie de prison ; mais, en admettant ce prétexte pseudo légal, ce délai est achevé depuis août 2008 et aucune autre raison ne pouvait être invoquée par la police.
Mohamed Abbou avait été condamné en 2005 à trois ans et demi de prison ferme pour avoir dénoncé les pratiques de torture sur Internet. Il n’a cessé depuis sa libération de subir des harcèlements et des restrictions sur sa liberté de mouvement. Le dernier en date a été son interpellation, le 21 février, par une brigade de la police de la circulation à l’entrée de l’autoroute qui relie Tunis à Bizerte, alors qu’il devait se rendre à une conférence à Bizerte (60 km de Tunis) ; à cette occasion il a été maintenu au poste de police durant plus de 2 heures pour être finalement relâché après que les délais pour assister à la conférence aient été dépassés.
« Je suis triste de constater que, par ce genre de pratiques, ce pouvoir s’obstine à se maintenir hors de la légalité, » a déclaré Mohammed Abbou après cette énième interdiction de voyager qu’il subit.
L’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création:
– considère que les restrictions faites à la liberté de mouvement de maître Abbou ont pris un caractère permanent et sont donc assimilables à une privation de liberté arbitraire au sens des critères (catégorie I) établis par Le groupe de travail sur les détentions arbitraires des Nations Unies ; c’est-à-dire le cas où « la privation de liberté est arbitraire car il n’est manifestement pas possible de la rattacher à une quelconque base légale. » ; Il a décidé par conséquent de saisir sur ce cas le Groupe de travail onusien avec d’autres ONG impliquées dans la défense de la liberté d’expression ;
– estime que ces pratiques dénotent de la faillite de l’État de droit en Tunisie ;
– exige que cette mesure arbitraire soit levée et que Maître Abbou puisse disposer de son entière liberté de mouvement.
Pour l’Observatoire
la vice présidente
Naziha Rjiba
Pour des informations complémentaires sur les interdictions de voyage précédentes à l’encontre de Mohammed Abbou, cliquer ici: http://ifex.org/fr/content/view/full/99259