Les fournitures de bureau, meubles, ordinateurs ont été méthodiquement détruits, et les murs recouverts de peinture noire. Aucun journaliste présent au moment des faits n’a été blessé.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 5 juillet 2019.
Une vidéo publiée sur la chaîne Youtube d’Athens Voice révèle l’étendue des dégâts causés par une quinzaine d’individus masqués et armés de barre de fer le 4 juillet, vers 15 heures, au siège de l’hebdomadaire. Les fournitures de bureau, meubles, ordinateurs ont été méthodiquement détruits, et les murs recouverts de peinture noire. Aucun journaliste présent au moment des faits n’a été blessé.
Sur le site Indymedia, un groupe anarchiste appelé Rouvikonas (Rubicon en français) a revendiqué l’attaque et expliqué avoir agi en représailles d’un article controversé publié par le journal sur le décès d’une femme arménienne. Connu pour ses actions violentes, le collectif est à l’origine d’autres attaques similaires. En 2016, des membres de Rouvikonas ont attaqué le quotidien Proto Thema et envahi les locaux du groupe audiovisuel public ERT, interrompant pendant quelques minutes la diffusion des programmes .
“Rien ne peut justifier l’usage de la violence contre un média, déclare le bureau Union Européenne, Balkans de RSF. Les autorités grecques doivent tout mettre en oeuvre pour poursuivre les responsables, et prévenir ce type d’attaques contre la presse, indispensable pilier de toute démocratie.”
Les journalistes grecs sont confrontés depuis plusieurs années aux méthodes violentes de groupes radicaux. En décembre 2018, pour dénoncer “l’agenda capitaliste” du groupe radio-télévision privée Skai, le collectif OLA avait perpétré un attentat à la bombe devant le bâtiment du groupe Skai.
La Grèce figure à la 65e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.