Adama Gaye, un journaliste indépendant connu pour ses articles critiques dans les journaux et les médias sociaux, a été placé en détention provisoire pour avoir «insulté le président de la République».
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 31 juillet 2019.
Adama Gaye, un journaliste indépendant connu pour ses articles critiques dans les journaux et les médias sociaux, a été placé en détention provisoire pour avoir «insulté le président de la République».
Gaye, qui travaillait auparavant pour le magazine Jeune Afrique, a été arrêté par la police à son domicile à Kebe, au centre de Dakar, le 29 juillet 2019.
L’arrestation fait suite à une publication sur la page Facebook de Gaye qui affirmait que le président Macky Sall avait eu une liaison adultère au cours d’un récent voyage officiel à l’étranger.
Le ministre de la Justice a déclaré qu’il assumait «l’entière responsabilité» de l’arrestation.
«Dans cette affaire d’Adama Gaye, j’assume toute la responsabilité. En tant que ministre de la Justice, je ne peux regarder personne, ses écrits et ses déclarations passent son temps à insulter la personne qui incarne la plus importante institution, le président de la République », a déclaré le ministre de la Justice, Malick Sall, peu après la déclaration de Gaye arrêter.
Gaye a nié avoir écrit cette pièce. Il a affirmé que son compte Facebook pourrait avoir été compromis et a demandé une enquête. Accusé d’avoir insulté le président en vertu de l’article 80 du code pénal, le journaliste a comparu devant les procureurs le jour de son arrestation.
Après trois jours de garde à vue, il est placé en détention provisoire le 31 juillet 2019. S’il est reconnu coupable, Gaye risque jusqu’à dix ans de prison. Ses avocats ont annoncé qu’ils déposeraient une demande de libération pendant que les procédures judiciaires se poursuivraient.
Bien que nous ne tolérions pas les allégations vides dans les médias traditionnels ou en ligne susceptibles de diffamer d’autres personnes, nous préconisons également que les plaintes en diffamation soient réglées par le biais de procédures civiles plutôt que pénales. Nous saisissons cette occasion pour exhorter le gouvernement sénégalais à dépénaliser la diffamation tout en appelant les journalistes à être des professionnels à tout moment.