Alors que quatre nouvelles agressions de journalistes ont eu lieu dans le quartier de North Point dimanche dernier, RSF demande aux autorités hongkongaises de mettre un point final aux violences contre les médias.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 13 août 2019.
Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités hongkongaises d’assurer la protection des journalistes couvrant les manifestations, qui sont de plus en plus souvent visés par la police et les bandes mafieuses.
Alors que quatre nouvelles agressions de journalistes ont eu lieu dans le quartier de North Point dimanche dernier, Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités hongkongaises de mettre un point final aux violences contre les médias. Ces deux derniers mois, de nombreux journalistes couvrant les manifestations anti-extradition ont été victimes d’actes d’intimidation et de violences physiques de la part de la police et de bandes mafieuses pro-Pékin (voir les événements par ordre chronologique ci-dessous).
« La violence à l’encontre des journalistes est désormais systématique et vise clairement à les dissuader de couvrir les manifestations, constate Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF), qui exhorte les autorités hongkongaises à « mettre un point final aux violences contre la presse et à ouvrir une enquête indépendante sur les brutalités passées. »
Le Club des correspondants étrangers de Hong Kong (FCCHK) a adressé hier une lettre au commissaire de police de Hong Kong, Stephen Lo Wai Chung, dans laquelle il exprime sa préoccupation concernant les récentes violences.
Depuis début juin, Hong Kong est le théâtre de manifestations massives contre un projet de loi qui permettrait aux autorités d’extrader en Chine des résidents ou des visiteurs, y compris des journalistes et leurs sources. Il y a deux semaines, RSF avait adressé à Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif hongkongais, cinq propositions visant à rétablir la pleine liberté de la presse à Hong Kong.
Dans le Classement RSF de la liberté de la presse, la région administrative spéciale chinoise de Hong Kong a chuté du 18e rang en 2002 au 73e cette année. La Chine, pour sa part, est classée 177e sur 180.
Deux mois de violence
- 11 août 2019: Deux journalistes de Radio Television Hong Kong(RTHK) et du quotidien Ming Pao ont été agressés par un groupe mafieux pro-Pékin dans le quartier de North Point, tandis qu’un journaliste de Stand News a pour sa part été l’objet d’insultes et de menaces.
- 5 août 2019: Dans le quartier de Sham Shui Po, un étudiant en journalisme a brièvement perdu connaissance après avoir été atteint par une cartouche de gaz lacrymogène tirée par la police. Dans le quartier de Wong Tai Sin, un journaliste du Sing Tao Daily a été victime de tirs de gaz lacrymogène en plein visage. Un groupe mafieux armé de bâtons a attaqué un photographe du média en ligne HK01 dans le quartier de Tsuen Wan.
- 21 juillet 2019: Deux journalistes travaillant pour Stand News et Now TV figurent parmi les 45 personnes sérieusement blessées dans une attaque à grande échelle perpétrée à la station de métro Yuen Long par une bande mafieuse armée.
- 7 juillet 2019: Dans le quartier de Mongkok, la police a agressé verbalement et physiquement trois journalistes travaillant pour Apple Daily, HK01 et Metro Radio.
- 1er juillet 2019: Des inconnus portant des armes ont fait irruption dans les locaux de la radio indépendante Citizens’ Radioet ont vandalisé le matériel sous les yeux du personnel.
- 30 juin 2019: Au cours d’un rassemblement de soutien à la police dans le quartier d’Admiralty, des journalistes du South China Morning Post (SCMP), de Stand News et de Next Magazine ont été insultés et frappés à coups de pieds.
- 12 juin 2019: Plus de 12 cas de violences envers la presse ont été enregistrés dans le quartier d’Admiralty, dont 10 cas de policiers tirant des gaz lacrymogènes à bout portant.