RSF a demandé au président Paul Biya d’intervenir pour libérer le journaliste toujours privé de soins appropriés.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 10 février 2020.
Alors que l’ancien dirigeant de la radiotélévision publique camerounaise, incarcéré depuis plus de trois ans et demi, a eu 70 ans ce lundi, Reporters sans frontières (RSF) a “célébré” son anniversaire devant l’ambassade du Cameroun à Paris et demandé au président Paul Biya d’intervenir pour libérer le journaliste toujours privé de soins appropriés.
Des ballons, des bougies, un gâteau mais un anniversaire sans chanson pour cause de mobilisation. Lundi 10 février 2020, des dizaines de militants de RSF et de sympathisants d’Amadou Vamoulké se sont réunis devant l’ambassade du Cameroun à Paris à l’occasion des 70 ans du journaliste camerounais. L’ancien directeur général de la CRTV, poursuivi pour détournements de fonds au profit de la radiotélévision publique camerounaises qu’il a dirigée entre 2005 et 2016, est victime d’une cabale judiciaire et politique qui le prive de liberté depuis trois ans et demi.
Faute de preuves, son procès qui dure depuis 42 mois excède largement les 18 mois de délai légal pour la détention provisoire au Cameroun et celui de neuf mois maximum dont dispose le tribunal pour le juger. Depuis six mois, le journaliste souffre également d’une pathologie qualifiée de “sévère” par deux neurologues dont les certificats médicaux ont été remis à la presse à l’occasion de cette opération. En novembre dernier, RSF avait pu constater en rendant visite au journaliste que ce dernier était contraint de prendre des vitamines qu’il achetait lui-même pour soulager ses douleurs.
La demande d’évacuation sanitaire formulée par ses avocats et soutenue par notre organisation avait été refusée par les magistrats. Un an après avoir écrit à Paul Biya, RSF a de nouveau adressé une lettre au président camerounais pour lui demander de “mettre fin au calvaire” de ce journaliste “avant qu’il ne soit trop tard”.
La prochaine audience, la 27e, du procès qui oppose l’Etat camerounais à Amadou Vamoulké aura lieu le 25 février 2020.
Le Cameroun, occupe la 131e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.