La MFWA dénonce fermement l’agression contre Adja Ndiaye et appelle les autorités à enquêter sur l’incident et s’assurer que les auteurs en rendent compte.
Cet article a été initialement publié sur mfwa.org le 2 octobre 2020.
La police a agressé Adja Ndiaye, camera woman du site web d’information Dakaractu et endommagé sa caméra. L’équipe de Dakaractu comme d’autres média, s’étaient rendue à la direction de la Police de Madina à Dakar le 28 septembre pour couvrir l’affaire de Dj Malick. L’activiste du mouvement “luttons contre l’indiscipline des sénégalais”, une page Facebook qui alerte sur certaines dérives notées dans l’espace public local, répondait à une convocation de la brigade en charge de la Cybercriminalité.
D’après les premiers témoignages recueillis par le syndicat des journalistes au Sénégal (Synpics), les journalistes avaient quitté les alentours de la Direction Générale de la Police sur demande des forces de l’ordre et s’étaient déplacée au niveau de la Place du Souvenir africain, afin de recueillir la déclaration de l’activiste. C’est au moment où les journalistes avaient en face d’eux Dj Malick que la police revient à la charge, et interdit à la presse tout rassemblement sur la voie publique.
Alors que les journalistes remballaient leur matériel, un élément du Gmi a pris en aparté la Camerawoman de Dakaractu, et lui a administre un violent coup avant de la pousser à terre. Celle-ci, perdant du coup sa caméra fortement endommagée, se rebelle avant de se faire arrêter par toute la meute d’agents de police présents sur les lieux. Elle sera, selon les témoignages de plusieurs journalistes présents, menottée, bastonnée, insultée par la nuée d’agents aidée par un ASP (Agent de sécurité public non détenteur du droit d’usage de la violence) comme une malpropre. »
La violence a provoqué la colère des acteurs de la presse ainsi que les organisations de défense des droits de l’homme. Le Synpics à travers son Président Bamba Kassé dénonce : « en interdisant aux journalistes de faire leur travail sur la devanture de la direction de la Police, les agents ont fauté par excès de zèle et ont de ce fait, porté atteinte à la liberté de presse et à celle d’expression ».
La Coordination des Associations de Presse du Sénégal (CAP) qui regroupe toutes organisations de médias du pays a écrit une lettre de protestation. La Cap qui nous informe que « l’état de santé de la camerawoman s’est très fortement dégradé » interpelle le ministre de l’intérieur « pour que les auteurs de cette agression soient identifiés et punis conformément aux lois et règlements qui régissent notre administration. ».
L’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en ligne, quant à elle, « espère une sanction exemplaire afin que les agressions contre les journalistes et techniciens cessent ».
A l’international, cette affaire intéresse. De même que le Congrès des journalistes africains (CAJ) qui s’est joint au Synpics pour apporter son soutien « à la camarade Adja Ndiaye et demande au gouvernement de mettre fin aux violences policières récurrentes contre les journalistes et les médias ; et qui mettent en cause les principes fondamentaux de la liberté de la presse et des droites des travailleurs reconnus au Sénégal. »
Dans la même foulée, les organisations de presse ont rencontré ce mercredi 30 Septembre le ministre de l’Intérieur à Aly Ngouille Ndiaye pour déposer une lettre de protestation contre la bavure policière.
C’est la deuxième agression contre une journaliste depuis le 25 mars, 2020. En cette date, un policier a agressé deux journalistes de Touba TV, dont Awa Ndiaye qui couvraient reportage la mise en vigueur d’un couvre-feu visant à contenir la propagation de COVID-19.
La MFWA dénonce fermement l’agression contre Adja Ndiaye et appelle les autorités à enquêter sur l’incident et s’assurer que les auteurs en rendent compte.