La Fondation des Médias pour l'Afrique de l'Ouest a rendu compte des actions des autorités guinéennes visant à réduire au silence les acteurs de la société civile, ce qui viole les lois internationales sur la liberté d'expression.
Ceci est une traduction de la version originale de l’article.
Ces derniers mois, la Guinée a été témoin d’une restriction alarmante de l’espace civique et de l’érosion de la liberté des médias, marquées par une série d’incidents qui soulignent la détérioration du paysage des droits humains dans le pays.
La Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) a condamné haut et fort ces développements, qui comprennent l’arrestation violente de l’acteur de la société civile Abdoul Sacko, des menaces contre le leader de l’opposition, le Docteur Faya Millimono, et les sombres conclusions du rapport annuel du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) sur la liberté d’expression.
Le 4 février 2025, le SPPG a publié son rapport annuel sur la liberté d’expression en République de Guinée, intitulé 2024 : une année noire. Il note que 2024 a été la pire année jamais enregistrée en Guinée depuis la prise du pouvoir par la junte militaire dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, et met en évidence quatre problèmes majeurs : les agressions physiques, les menaces, les tentatives d’enlèvement et les poursuites judiciaires. Le rapport a enregistré 70 violations, soit 47 de plus que l’année précédente. Il s’agit notamment des cas de 32 journalistes qui ont été enlevés, dont 16 ont été arrêtés arbitrairement. Sur les 16 journalistes arrêtés, deux ont été emprisonnés.
Lire l’article complet de MFWA ici.
Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée et l’un des critiques les plus virulents du gouvernement militaire guinéen, a été arrêté tôt le matin du mercredi 19 février 2025 et emmené dans un lieu tenu secret. Le Forum des forces sociales de Guinée regroupe les principales associations de la société civile, certaines alliances politiques et les syndicats opposés au régime de la junte militaire. Selon les témoignages des voisins de Sacko, des assaillants armés ont pris d’assaut la résidence où vit le militant. Ils ont brutalement battu et ligoté certains des habitants et les ont forcés à leur montrer l’appartement de Sacko. Incapables de défoncer la porte, les assaillants ont brisé le plafond pour pénétrer dans l’appartement.
Lire l’article complet de MFWA ici.
Le 20 février, le Docteur Faya Millimono, président du parti d’opposition Bloc Libéral (BL), a déclaré aux journalistes venus assister à une conférence de presse qu’il avait été contraint d’annuler celle-ci après avoir reçu une menace de mort le jour même. Il n’a pas révélé l’identité des auteurs de la menace, mais le ton sérieux avec lequel il s’est exprimé a touché une corde sensible chez les personnes présentes. Au début de la transition, Millimono avait apporté son soutien au gouvernement militaire. Il s’est toutefois montré très critique à l’égard du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) et a exprimé ses inquiétudes sur l’évolution de la transition guinéenne, ainsi que sur d’autres questions, lors de conférences de presse régulières. MFWA appelle les autorités guinéennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du Docteur Faya Millimono et garantir son droit à la liberté d’expression.
Lire l’article complet de MFWA ici.