(RSF/IFEX) – Sept journalistes de la chaîne de télévision privée 1+1, contrôlée par le chef de l’administration présidentielle, Viktor Medvedtchouk, ont démissionné, le 29 octobre 2004, pour protester contre la couverture biaisée de la campagne électorale pour la présidentielle du 31 octobre. « Nous refusons de prendre part à une guerre de l’information que le pouvoir […]
(RSF/IFEX) – Sept journalistes de la chaîne de télévision privée 1+1, contrôlée par le chef de l’administration présidentielle, Viktor Medvedtchouk, ont démissionné, le 29 octobre 2004, pour protester contre la couverture biaisée de la campagne électorale pour la présidentielle du 31 octobre. « Nous refusons de prendre part à une guerre de l’information que le pouvoir a déclarée contre son propre peuple », ont-ils affirmé. Les journalistes ont indiqué qu’ils quittaient la chaîne après avoir tenté en vain de convaincre la direction de ne plus censurer l’information et de ne pas tenir compte des « temnyks », des instructions adressées par l’administration présidentielle aux rédactions sur la manière dont certains sujets doivent être traités. La direction de 1+1 n’a pas souhaité commenter ces déclarations.
Par ailleurs, plus de 160 journalistes ont signé une pétition protestant contre la censure et la couverture biaisée de la campagne électorale en faveur du candidat du pouvoir, le Premier ministre Viktor Ianoukovitch. « Ne tenant pas compte des normes du journalisme professionnel, le pouvoir et, sous sa pression, les propriétaires des chaînes de télévision, tentent de passer sous silence des événements importants ou de les rapporter d’une manière biaisée », affirme le texte. Cette pétition, lancée le 28 octobre par 42 journalistes travaillant notamment pour les chaînes nationales Novy Kanal, ICTV, Inter, TNT et 1+1, appelle les reporters à « informer la société sur tous les événements importants, à présenter tous les points de vue importants, à vérifier et à donner la source des informations diffusées ».
En revanche, les comptes bancaires de la chaîne Kanal 5, gelés le 18 octobre suite à une plainte pour diffamation, ont été débloqués sur ordre de la justice. Des journalistes de la chaîne continuent néanmoins leur grève de la faim, entamée le 25 octobre, pour protester contre les pressions qu’ils subissent notamment par le biais de l’attribution de leur licence.