(ARTICLE 19/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse d’ARTICLE 19 daté du 24 janvier 2007: Rapport d’ARTICLE 19 sur la liberte d’expression au Sénégal A la veille des élections présidentielles sénégalaises le 25 février prochain, ARTICLE 19 publie un rapport sur l’état de la liberté d’expression au Sénégal. Le cadre juridique, politique et institutionnel qui […]
(ARTICLE 19/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse d’ARTICLE 19 daté du 24 janvier 2007:
Rapport d’ARTICLE 19 sur la liberte d’expression au Sénégal
A la veille des élections présidentielles sénégalaises le 25 février prochain, ARTICLE 19 publie un rapport sur l’état de la liberté d’expression au Sénégal.
Le cadre juridique, politique et institutionnel qui régit la liberté d’expression au Sénégal doit être reformé, exhorte un nouveau rapport de ARTICLE 19 publié à la veille des élections présidentielles sénégalaises le 25 février 2007.
Ce rapport met en évidence entre autres les arrestations, attaques et harcèlements de journalistes, d’opposants politiques et militants des droits humains, le contrôle excessif des pouvoirs publics sur la télévision nationale et le manque d’indépendance des instances de régulation de l’audiovisuel et des télécommunications.
« Nous sommes préoccupés par les attaques intempestives contre la liberté d’expression notamment à la veille des élections et la résistance du gouvernent du Sénégal à adopter des législations conformes aux standards internationaux sur la liberté d’expression », s’injure Agnès Callamard, Directrice Exécutive de ARTICLE 19.
Par le biais de ce rapport, ARTICLE 19 souhaite contribuer à l’amélioration du cadre juridique et institutionnel du Sénégal conformément aux normes internationales en vigueur en matière de liberté d’expression. Ceci dans le but de consolider la culture démocratique et la liberté d’expression. ARTICLE 19 espère que les décideurs politiques sénégalais et tous les acteurs nationaux et internationaux prendront en compte les défis majeurs à relever avant et pendant les prochaines élections présidentielles et législatives de février 2007, ainsi que les reformes nécessaires à long terme.
Ci-dessous quelques recommandations formulées par ARTICLE 19.
Les pouvoirs publics sénégalais doivent :
– Prendre des mesures d’urgence pour abroger les délits de presse notamment, les dispositions du code pénal et de procédure pénale sur la diffamation, la diffusion de fausses nouvelles, l’injure ou offense au Chef de l’Etat et aux institutions nationales et étrangères ;
– Mettre fin aux attaques, intimidations et aux harcèlements administratifs et judiciaires intempestifs contre les journalistes et les opposants politiques qui expriment ou manifestent pacifiquement leur opinions ;
– Mettre fin aux restrictions excessives et anti-démocratiques au droit à la manifestation publique pacifique ;
– Le gouvernement du Sénégal doit établir en consultation avec les acteurs du secteur audiovisuel un processus claire et transparent qui assure la libéralisation complète de l’audiovisuel en prenant en compte les trois secteurs (public, privé, communautaire/associative), la diversité et le pluralisme de l’information ;
– La Radio Télévision Sénégalaise (RTS) doit être transformée en un véritable service public audiovisuel, accessible à tous et qui bénéfice d’une indépendance éditorial, d’un conseil d’administration indépendant pour répondre aux besoins d’information plurielle des différentes couches de la société sénégalaise ;
– Le RTS doit arrêter toutes les émissions de propagande partisane au profit du parti au pouvoir et respecter sa mission de service publique notamment pendant les trois mois qui précèdent les élections présidentielles et législatives de février 2007 ;
– Le gouvernement du Sénégal doit adopter une loi sur l’accès à l’information en conformité avec les standards internationaux en la matière en consultation avec tous les acteurs sociaux.
Les professionnels de la communication notamment les journalistes doivent :
– Renforcer le respect des règles éthiques et de déontologies et prendre en compte l’intérêt public dans la collecte et le traitement de l’information ;
– Initier une révision de la convention collective des journalistes en vue de protéger les journalistes contre la précarité, la corruption, la pratique du journalisme alimentaire, et les pressions de toutes natures ;
– Les organisations professionnelles de journalistes et les organes de presse doivent contribuer au financement de l’organe d’autorégulation, renforcer ses capacités et respecter ses verdicts et recommandations ;
– Les organes de presse doivent s’assurer que l’aide étatique à la presse est utilisée conformément à la loi.
Le rapport peut être consulté sur : http://www.article19.org