(RSF/IFEX) – Le journaliste Abdallah Zouari, qui a déjà purgé onze ans de prison, vient d’être condamné, le 18 juillet 2003, à quatre mois de prison ferme pour « diffamation » par le tribunal cantonal de Zarzis (sud-est tunisien). Ses avocats devraient faire appel du verdict d’ici une semaine. RSF demande l’annulation de cette peine en deuxième […]
(RSF/IFEX) – Le journaliste Abdallah Zouari, qui a déjà purgé onze ans de prison, vient d’être condamné, le 18 juillet 2003, à quatre mois de prison ferme pour « diffamation » par le tribunal cantonal de Zarzis (sud-est tunisien). Ses avocats devraient faire appel du verdict d’ici une semaine. RSF demande l’annulation de cette peine en deuxième instance.
L’organisation condamne vivement l’acharnement des autorités judiciaires à l’encontre de Zouari, assigné à résidence près de Zarzis depuis le 6 juin 2002, alors qu’une partie de sa famille est à Tunis.
« M. Zouari est suivi en permanence et harcelé par la police depuis des mois. Les autorités ne savent plus quoi inventer pour lui nuire et viennent de rendre un verdict disproportionné dans une affaire grotesque et montée de toutes pièces », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF.
Zouari a été condamné à la suite d’un incident survenu le 19 avril dans un cybercafé de Zarzis. La gérante lui refusant le droit de naviguer sur Internet, le journaliste avait voulu téléphoner à son avocat et porter plainte. C’est finalement la gérante qui a porté plainte pour « diffamation ».
Le procès, qui devait avoir lieu le 20 juin, a été reporté au 11 juillet. Le verdict a été rendu le 18 juillet, condamnant Zouari à quatre mois de prison, alors que la peine maximale pour diffamation est de six mois.
Ce journaliste collaborateur d' »Al Fajr », organe officieux du mouvement islamiste Ennahda, avait été libéré le 6 juin 2002 après onze ans de prison. Le 23 août 2002, il avait de nouveau été condamné à huit mois de prison par le tribunal cantonal de Zarzis pour « refus d’obtempérer à une décision administrative », qui notifiait une mesure d’éloignement à Zarzis, alors que le journaliste résidait à Tunis (consulter des alertes de l’IFEX du 7 novembre, 10 septembre, 26 et 22 août 2002).