(IFEX-TMG) – Ci-dessous, une déclaration commune des membres de l’IFEX-TMG : Le Président du Syndicat indépendant des journalistes tunisiens (SIJT), M. Lotfi Hajji, s’est fait confisquer 15 de ses livres arbitrairement par les autorités tunisiennes à son arrivée à l’aéroport de Tunis le 25 avril 2005. Cet incident doit faire l’objet d’une enquête par les […]
(IFEX-TMG) – Ci-dessous, une déclaration commune des membres de l’IFEX-TMG :
Le Président du Syndicat indépendant des journalistes tunisiens (SIJT), M. Lotfi Hajji, s’est fait confisquer 15 de ses livres arbitrairement par les autorités tunisiennes à son arrivée à l’aéroport de Tunis le 25 avril 2005. Cet incident doit faire l’objet d’une enquête par les autorités tunisiennes.
Ces livres devraient lui être rendus au plus vite. Par ailleurs, des mesures veillant à ce que les publications qui ne violent pas la loi ne soient pas confisquées arbitrairement devraient également être prises au plus vite. Les livres confisqués sont en vente libre au Maroc.
« Des centaines de journalistes, d’écrivains, d’universitaires et d’experts en tout genre vont participer au Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) à Tunis en novembre 2005. Ils ont un besoin collectif d’être rassurés sur le fait qu’aucun de leurs livres et/ou publications ne seront confisqués » a déclaré Ursula Owen, rédactrice en chef du magasine londonien Index on Censorship, au nom des 13 membres du groupe d’Observation de la Tunisie (voir liste complète plus bas).
Les 15 livres ont été confisqués à l’aéroport de Tunis le 25 avril, alors que Lotfi Hajji revenait d’une conférence régionale sur la liberté de la presse à Marrackech. On trouve parmi les 15 livres confisqués des ouvrages du philosophe marocain Mohamed Abed Al-Jabri (« La raison politique arabe », « La raison éthique arabe ») et un livre de l’auteur français d’origine marocaine Rachid Benzine: « Les nouveaux penseurs de l’Islam »
« On ne devrait pas traiter les livres comme de la drogue », a déclaré Hajji après l’incident – une vue que partagent les 13 ONG membres du groupe d’Observation de la Tunisie au sein de l’IFEX.
Le groupe d’observation de la Tunisie au sein de l’IFEX a documenté d’autres cas de confiscation de livres par les autorités aéroportuaires. On peut notamment citer les exemples de l’historien Mohamed Talbi ou de l’éditeur Neji Merzouk, qui se sont déjà vus confisquer des livres à l’aéroport de Tunis. Le gouvernement tunisien devrait mettre un terme à cette forme de censure et devrait par la même se conformer aux normes en vigueur au plan international.
Lotfi Hajji est le Président du Syndicat indépendant des journalistes tunisiens (SIJT), un syndicat créé en mai 2004. Ce syndicat n’est, à ce jour, pas reconnu par les autorités tunisiennes. Lotfi Hajji est un ancien journaliste de l’hebdomadaire Réalités. Il est connu pour son indépendance de vue. Les autorités refusent par ailleurs toujours de l’accréditer en tant que correspondant local de la chaine Al-Jazeera. Cette chaine est présente dans l’ensemble du monde arabe à l’exception de la Tunisie, de l’Iraq et de l’Arabie saoudite.
Le groupe d’observation de la Tunisie au sein de l’IFEX entend être rassuré sur le fait que ses membres ou tout autre participant au SMSI ne rencontreront pas de tels problèmes à leur arrivée en Tunisie. Par ailleurs, le groupe considère que le droit des Tunisiens à transporter librement des livres sans interférence des autorités est également fondamental.
« Si les livres de Lotfi Hajji lui sont rendus rapidement et si de tels incidents aux frontières – concernant les citoyens tunisiens et les autres – ne se reproduisent plus, alors les autorités tunisiennes auront fait preuve de leur sincérité sur la question », a déclaré Lars Grahn, Président du comité liberté de publier de l’Union Internationale des Editeurs (UIE).
Les membres de l’IFEX-TMG sont :
ARTICLE 19, Royaume-Uni
Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE)
Centre for Human Rights and Democratic Studies (CEHURDES), Népal
L’Organisation égyptienne des droits de l’homme (EOHR)
Index on Censorship, Royaume-Uni
L’Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse
Journalistes en danger (JED), République démocratique du Congo
Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie
Le centre PEN norvégien
Comité des écrivains en prison du PEN international (WiPC), Royaume-Uni
L’Association mondiale des journaux (AMJ), France
World Press Freedom Committee (WPFC), États-Unis
L’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC)
Voir la version en arabe: http://www.wsisarabicnews.org/news/tunisia-tunis-airport-book-seizures-criticis.shtml