(IFEX-TMG) – Ci-dessous, une déclaration commune des membres de l’IFEX-TMG : Les autorités tunisiennes devraient agir immédiatement pour sauver le journaliste Hamadi Jebali, qui mène une grève de la faim depuis le 9 avril pour dénoncer le manque de soins médicaux et le traitement inhumain et dégradant qu’il subit depuis près de quinze ans. « Nous […]
(IFEX-TMG) – Ci-dessous, une déclaration commune des membres de l’IFEX-TMG :
Les autorités tunisiennes devraient agir immédiatement pour sauver le journaliste Hamadi Jebali, qui mène une grève de la faim depuis le 9 avril pour dénoncer le manque de soins médicaux et le traitement inhumain et dégradant qu’il subit depuis près de quinze ans.
« Nous demandons expressément au président Zine El Abidine Ben Ali de remédier à la situation critique de cet homme ainsi qu’à celle de centaines d’autres, qui n’ont jamais prôné ou eu recours à la violence, mais qui ont simplement exercé leur droit fondamental à la liberté d’association et d’expression, » indique Steve Buckley de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), au nom d’un groupe de treize ONG nationales, régionales et internationales qui se consacrent à la défense et à la promotion de la liberté d’expression à travers le monde.
« Au cours des quinze dernières années, plusieurs prisonniers politiques sont morts sous la torture ou par manque de soins médicaux, souvent à la suite d’une longue grève de la faim, » indique Buckley au nom du groupe d’ONG connu sous le nom de groupe d’Observation de la Tunisie (TMG), chapeauté par l’Échange international de la liberté d’expression (IFEX).
Plus tôt cette semaine, l’épouse de Jebali a appelé les groupes humanitaires locaux et internationaux à tout faire pour sauver la vie de son mari, dont l’état de santé décline depuis qu’il a entrepris une grève de la faim dans l’espoir d’attirer l’attention sur sa situation critique. « Je ne sais que faire de plus pour sauver mon mari. Il est en train de mourir sous mes yeux. Ils le tuent à petit feu, » déclare Wahida Jebali dans une lettre troublante dont l’IFEX et le TMG ont obtenu copie.
« Depuis maintenant un an, les autorités tunisiennes déclarent poursuivre des négociations avec la Croix-Rouge concernant les visites en prison pour surveiller l’état de santé de personnes comme Hamadi, » dit Ursula Owen de Index on Censorship. « Il est devenu trop facile d’empêcher les autres groupes humanitaires de le rencontrer et de rencontrer les autres prisonniers de conscience. Tunis doit desserrer l’étau et permettre aux observateurs indépendants de visiter les cellules. »
Une mission d’enquête en Tunisie menée en janvier par l’IFEX-TMG et visant à étudier les conditions de participation au Sommet mondial sur la société de l’information, qui doit avoir lieu en novembre, a rapporté que Jebali était détenu dans des conditions inhumaines en violation des lois tunisiennes et internationales et que cette situation préoccupait profondément les groupes locaux de défense des droits de la personne.
En février, l’IFEX-TMG pressait les autorités tunisiennes de libérer Jebali, ainsi que « plusieurs centaines de prisonniers qui, comme lui, sont détenus pour des motifs religieux ou politiques et qui n’ont jamais prôné ou eu recours à la violence. »
Jebali a été arrêté en 1991 et condamné à Tunis par un tribunal militaire à une peine d’emprisonnement d’une année pour diffamation. En 1992, toujours en prison, il fut condamné par un autre tribunal militaire à 16 années d’emprisonnement pour « complot visant à changer le régime en place. » De nombreux groupes internationaux de défense des droits de la personne et diplomates occidentaux considèrent injuste le procès de Jebali et ceux des membres du mouvement islamiste interdit An-Nahda.
Les membres de l’IFEX-TMG sont :
ARTICLE 19, Royaume-Uni
Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE)
Centre for Human Rights and Democratic Studies (CEHURDES), Népal
L’Organisation égyptienne des droits de l’homme (EOHR)
Index on Censorship, Royaume-Uni
L’Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse
Journalistes en danger (JED), République Démocratique du Congo
Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie
Le centre PEN norvégien
Comité des écrivains en prison du PEN international (WiPC), Royaume-Uni
L’Association mondiale des journaux (AMJ), France
World Press Freedom Committee (WPFC), États-Unis
L’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC)