(JED/IFEX) – Le Procureur de la République a interjeté appel, vendredi 2 juin 2006, contre le jugement rendu au premier degré, le 30 mai 2006, par le Tribunal de Paix de Kinshasa/Assosa dans l’affaire contre Patrice Booto, éditeur du journal « Le Journal » et son supplément « Pool Malebo ». Condamné au premier degré à six mois de […]
(JED/IFEX) – Le Procureur de la République a interjeté appel, vendredi 2 juin 2006, contre le jugement rendu au premier degré, le 30 mai 2006, par le Tribunal de Paix de Kinshasa/Assosa dans l’affaire contre Patrice Booto, éditeur du journal « Le Journal » et son supplément « Pool Malebo ». Condamné au premier degré à six mois de prison ferme et au paiement d’une amende de 500 $US, Booto avait même payé l’amende exigée ainsi que les frais de justice lorsque l’appel du Procureur de la République lui a été signifié.
Emprisonné au CPRK (Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa, ex-Prison centrale de Makala) depuis 7 mois, Patrice Booto était poursuivi par la défunte CSE (Cour de Sûreté de l’Etat) et ensuite par le tribunal de Paix de Kinshasa/Assosa pour « reproduction et diffusion d’une fausse information », « offense au chef de l’Etat » et « outrage au gouvernement ». Le 30 mai 2006, le tribunal de Paix l’a seulement reconnu coupable d' »offense au chef de l’Etat » et d' »outrage au gouvernement » et l’a par conséquent condamné à 6 mois de prison de prison ferme et au paiement d’une amende de 500 $US. Puisque le journaliste avait déjà purgé plus de 6 mois de prison, il était libre à condition de payer les amendes. Le procureur de la république conteste la décision du tribunal en ce qu’elle disculpe le journaliste de l’infraction de « reproduction et diffusion d’une fausse nouvelle », d’où son action en appel. L’affaire devra être de nouveau fixé devant le tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Kalamu. En attendant, Booto reste en prison. Le journaliste avait publié, en septembre 2005, une information – qu’il reconnaîtra lui même devant la cour comme étant fausse – accusant le président Joseph Kabila d’avoir transféré 30 millions $US au secteur de l’enseignement en Tanzanie au moment où les enseignants en RDC était en grève pour justement réclamer l’amélioration de leur traitement.