(RSF/IFEX) – Le journaliste emprisonné Hafnaoui Ghoul a entamé une grève de la faim, le 9 août 2004, pour protester contre le harcèlement judiciaire dont il est victime. Il se trouve aujourd’hui considérablement affaibli. RSF, qui a dénoncé à maintes reprises l’acharnement des autorités judiciaires algériennes contre Ghoul, condamne l’extrémité à laquelle elles l’ont conduit […]
(RSF/IFEX) – Le journaliste emprisonné Hafnaoui Ghoul a entamé une grève de la faim, le 9 août 2004, pour protester contre le harcèlement judiciaire dont il est victime. Il se trouve aujourd’hui considérablement affaibli.
RSF, qui a dénoncé à maintes reprises l’acharnement des autorités judiciaires algériennes contre Ghoul, condamne l’extrémité à laquelle elles l’ont conduit pour protester contre l’injustice dont il est victime.
« Nous avions écrit au ministre de la Justice, le 10 août, pour lui demander d’user de son pouvoir afin de mettre un terme à l’instrumentalisation de la justice par des intérêts locaux. Nous réitérons aujourd’hui notre demande. Alors que la santé du journaliste est en danger, il est nécessaire que les autorités algériennes agissent au plus vite pour trouver une solution à cette situation dramatique », a déclaré l’organisation.
Elle s’est également dite « préoccupée » par la nouvelle de l’hospitalisation de Ahmed Benaoum, directeur du groupe de presse Er-raï El Aam, également emprisonné.
Ghoul a reçu le 16 août la visite de sa famille qui a diffusé un communiqué dans lequel elle lance un cri d’alarme en direction de l’opinion publique et des autorités : « Notre fils entame sa deuxième semaine de grève de la faim dans un état de santé (moral et physique) en nette détérioration ». Me Ahmin, l’avocat du journaliste qui lui rendait également visite, a jugé son client « très affecté par sa grève de la faim ».
La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, dont le journaliste est membre, a pour sa part appelé à son transfert d’urgence à l’hôpital devant l’insuffisance des soins dispensés en prison. Ghoul ne s’alimente plus que d’eau sucrée et éprouve aujourd’hui des difficultés à marcher mais il reste déterminé à poursuivre son action.
Correspondant du quotidien « El-Youm » à Djelfa, le journaliste a été incarcéré le 24 mai après avoir dénoncé certaines pratiques des autorités locales. Il a depuis été condamné deux fois pour « diffamation » à des peines de prison ferme qui ont été alourdies en appel. Le 2 août dernier, il a de nouveau été condamné à deux mois de prison pour avoir fait parvenir une lettre à sa fille en dehors de la procédure prévue par le règlement de la prison. Ghoul a fait appel de cette condamnation dans un procès qui doit se tenir le 22 août prochain.
Benaoum a par ailleurs été transféré, le 15 août, vers une clinique. Ses proches ont fait état de la dégradation de son état de santé. Arrêté le 28 juin, le directeur du groupe Er-raï El Am avait été condamné le 3 juillet à deux mois de prison ferme pour « diffamation ».