La suspension de la chaîne qatarie à Juba fait suite à la publication d’une série d’articles sur les conséquences des affrontements liés au conflit en cours.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 3 mai 2017.
Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement la suspension d’Al-Jazeera dans la capitale sud-soudanaise, par l’Autorité des médias.
Le 1er mai 2017, l’Autorité des médias sud-soudanais, dont les membres sont nommés par le président Salva Kiir, a ordonné indéfiniment la suspension des activités du bureau en langue anglaise d’Al-Jazeera dans la capitale, Juba. Son personnel s’est vu interdire de couvrir tout évènement en relation avec le Sud-Soudan.
La suspension de la chaîne qatarie à Juba fait suite à la publication d’une série d’articles sur les conséquences des affrontements liés au conflit en cours. Le 20 avril dernier, Al-Jazeera publiait un article sur les déplacements de populations dans le comté de Kajo-Keji, dans le sud-ouest du pays, en raison des combats entre forces rebelles et troupes gouvernementales. Au cours de ces combats, les troupes gouvernementales ont subi de nombreuses pertes, dont la description par la chaîne lui valent aujourd’hui les foudres du gouvernement.
RSF dénonce cette suspension de la chaîne Al-Jazeera dans la capitale sud-soudanaise, qui constitue une atteinte au pluralisme des médias et plus généralement à la liberté d’informer.
Depuis le début du conflit civil, le Soudan du Sud a perdu 30 places dans le Classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF, occupant désormais la 145e place sur 180.