Libéré le 21 mai, il a été transféré directement de la prison de Rajaishahr à son lieu d’exil.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 22 mai 2015.
Reporters sans frontières (RSF) condamne fermement l’acharnement des autorités iraniennes contre le journaliste de renommée Ahmad Zeydabadi. Libéré le 21 mai 2015, après avoir purgé une peine de six ans de prison, le journaliste est contraint à l’exil dans la ville de Gonabad, dans le nord-est du pays.
Ahmad Zeydabadi, 50 ans, père de trois enfants, a été arrêté le 14 juin 2009, deux jours après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Jugé dans le cadre des procès “staliniens“ organisés à Téhéran en août 2009, il avait été condamné le 23 novembre par la 15e chambre du tribunal de la révolution, à six ans de prison ferme et cinq ans d’exil dans la ville de Gonabad. Une peine assortie d’une interdiction d’activités politiques ou journalistiques. Libéré le 21 mai, il a été transféré directement de la prison de Rajaishahr à son lieu d’exil.
“Nous condamnons une nouvelle fois l’inéquité de la justice iranienne et ses attaques contre la liberté d’information. La République islamique d’Iran est l’un des pays les plus répressifs au monde, ne se contentant pas d’arrestations arbitraires ou de condamnations abusives, mais accablant les citoyens de “peines complémentaires” pour les taire à jamais, déplore Reza Moini, responsable du bureau Iran/Afghanistan de Reporters sans frontières. Ces condamnations sont contraires aux articles 12 et 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Iran est partie. Ahmad Zeydabadi doit pouvoir rester auprès des siens et exercer librement son travail.”
En 2000, 2003 et 2007, Ahmad Zeydabadi avait déjà fait l’objet de convocations et menaces. Il avait même été emprisonné pour avoir écrit une lettre ouverte à l’ayatollah Khamenei, intitulée « Pourquoi ne peut-on pas critiquer les actions du Guide suprême ? ». Cette publication lui avait valu la détention dans une cellule à l’isolement de la section 209 de la prison d’Evin, et une pression intense des interrogateurs du ministère du Renseignement qui ont cherché en vain à lui extirper des aveux forcés et des excuses publiques envers le guide suprême pour ses articles.
Journaliste et collaborateur pour de nombreux journaux comme Etéla’at en 1998, Hamshahri jusqu’en 2002, et plusieurs autres médias, Ahmad Zeydabadi est une figure emblématique de la presse en Iran. Il est lauréat de la “Plume d’or 2009” décerné par l’Association mondiale des journaux (WAN-IFRA) et Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO / Guillermo Cano 2011.
L’Iran est classé 173e sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2015 de Reporters sans frontières.