(RSF/IFEX) – Robert Sebufirira, Elly MacDowell Kalisa et Godfrey Munyaneza, journalistes de l’hebdomadaire privé « Umuseso », ont été arrêtés et emprisonnés à Kigali le 17 et 18 juillet 2002. « A notre connaissance, rien ne justifie ces arrestations. Ces journalistes ne faisaient que leur travail. Comment ne pas y voir un prétexte pour s’en prendre à nouveau […]
(RSF/IFEX) – Robert Sebufirira, Elly MacDowell Kalisa et Godfrey Munyaneza, journalistes de l’hebdomadaire privé « Umuseso », ont été arrêtés et emprisonnés à Kigali le 17 et 18 juillet 2002. « A notre connaissance, rien ne justifie ces arrestations. Ces journalistes ne faisaient que leur travail. Comment ne pas y voir un prétexte pour s’en prendre à nouveau à cet hebdomadaire ! Cet acte va à l’encontre des récentes déclarations du président Paul Kagame selon lesquelles le Rwanda est sur la voie de la démocratisation », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF, dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Jean de Dieu Mucyo. L’organisation a demandé la libération immédiate des journalistes et l’annulation des charges qui pèsent contre eux.
Selon les informations recueillies par RSF, MacDowell Kalisa et Munyaneza, journalistes, et Sebufirira, nouveau rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Umuseso », ont été arrêtés par la police, respectivement le 17 et le 18 juillet. Ils ont été aussitôt transférés à la prison centrale de Kigali. Le 17 juillet, vers 22 heures (heure locale), les journalistes ont été les témoins accidentels de l’intervention musclée d’agents patrouilleurs envers un fauteur de troubles près d’un bar du quartier Kiyovu. Des témoins ont alors suggéré que les journalistes dénoncent dans leur journal les modes d’actions de la police. A l’arrivée du renfort militaire, toutes les personnes présentes, dont les journalistes, ont été interpellées. Le rédacteur en chef a été arrêté le lendemain alors qu’il venait déposer son témoignage. Les accusations contre les journalistes sont les suivantes : se mêler du travail des agents de la police (ingérence), se rebeller contre les ordres de la police et casser l’outil de communication de cette dernière (un talkie-walkie). L’hebdomadaire, peu apprécié des autorités, ne sera remis sur le marché qu’à la libération de ses rédacteurs. Les journalistes devraient être présentés d’ici au 26 juillet devant un juge pour une mise en liberté provisoire. La date du procès n’est pas encore connue.
Le 18 mai, Ismael Mbonigaba, ancien rédacteur en chef de l' »Umuseso », avait été convoqué par la police de Kacyru. Il avait été interrogé pendant sept heures à propos d’un article « dénigrant le chef de l’Etat ». « Umuseso » avait critiqué ironiquement un discours de Kagame dans lequel il avait qualifié les Rwandais de « sots ». Le journaliste avait été libéré tard dans la soirée, mais son passeport avait été confisqué. Le 25 mai, Mbonigaba avait subi un nouvel interrogatoire. Il a dû, depuis, quitter le pays.
RSF rappelle que Kagamé figure sur la liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde.