(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne fermement l’arrestation, le 14 octobre 2007, du journaliste Emadeddin Baghi, figure emblématique de la défense des droits des prisonniers d’opinion, accusé de « propagande contre le régime ». « L’arrestation d’Emadeddin Baghi montre bien la stratégie de harcèlement et de pression contre les journalistes de la part des autorités iraniennes, qui essayent […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières condamne fermement l’arrestation, le 14 octobre 2007, du journaliste Emadeddin Baghi, figure emblématique de la défense des droits des prisonniers d’opinion, accusé de « propagande contre le régime ».
« L’arrestation d’Emadeddin Baghi montre bien la stratégie de harcèlement et de pression contre les journalistes de la part des autorités iraniennes, qui essayent de faire taire les voix de plus en plus nombreuses réclamant le droit légitime à une presse libre et indépendante. Nous demandons à tous les pays démocratiques de condamner fermement l’arrestation arbitraire du journaliste Emededdin Baghi et nous réclamons la libération de tous les prisonniers d’opinion chaque mois plus nombreux dans les prisons iraniennes », a déclaré l’organisation.
Le 14 octobre, Emadeddin Baghi a été arrêté suite à une convocation énumérant de nouvelles accusations le concernant. Selon son avocat, la première chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’accuse de « propagande contre le régime » et de « publication de documents gouvernementaux secrets obtenus avec l’aide de prisonniers détenus pour atteinte à la sécurité dans des établissements spéciaux ».
Fervent militant contre la peine de mort en Iran, et distingué en 2005 par le prix des Droits de l’Homme de la République française, Emededdin Baghi avait été condamné en 2000 à trois ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale ». Le 9 novembre 2004, il avait été condamné à un an de prison ferme par la 6e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour avoir publié un livre mettant en cause les autorités iraniennes dans l’assassinat d’intellectuels et de journalistes en 1998. Par ailleurs, son journal « Jomhouriat » avait été suspendu en 2003. Le 31 juillet 2007, il avait été condamné par la 6e chambre du tribunal revolutionnaire de Téhéran à trois ans de prison pour « action contre la sécurité nationale » et « publicité en faveur des opposants au régime ». Sa femme, Fatemeh Kamali Ahmad Sarahi, et sa fille, Maryam Baghi, avaient été condamnées à trois ans de prison avec sursis, avec une période de probation de cinq ans, pour « réunion et collusion visant à troubler la sûreté nationale ». Elles étaient poursuivies pour avoir participé, en 2004, à une série d’ateliers sur les droits de l’homme se tenant à Dubaï.
Interrogé à la veille de son procès par Reporters sans frontières, Emadeddin Baghi a déclaré: « Je suis persuadé qu’il ne me laisseront pas sortir librement du tribunal. Ils veulent interdire mes activités pourtant légales, et faire taire les voix indépendantes du pays. » La justice, qui s’était dans un premier temps prononcée pour une libération sous caution de 50 millions de toumen (environ 40 000 euros), a renoncé à cette décision en le transférant vers un lieu inconnu.