(RSF/IFEX) – Ali Abdulemam, modérateur du forum de discussion http://www.Bahrainonline.org, a été interpellé à Manama, le 27 février 2005, par les services de sécurité. Il doit répondre de cinq accusations, dont celle de diffamation envers le roi. RSF a écrit au ministre de l’Information du Bahreïn, Muhammad Abdul Ghaffar, pour demander la libération de l’internaute. […]
(RSF/IFEX) – Ali Abdulemam, modérateur du forum de discussion http://www.Bahrainonline.org, a été interpellé à Manama, le 27 février 2005, par les services de sécurité. Il doit répondre de cinq accusations, dont celle de diffamation envers le roi. RSF a écrit au ministre de l’Information du Bahreïn, Muhammad Abdul Ghaffar, pour demander la libération de l’internaute.
« Incarcérer un individu pour son activité journalistique ou la publication de textes sur Internet n’est en aucun cas une solution acceptable. Cet incident démontre l’urgence de réformer le décret de loi sur les médias promulgué en novembre 2002 », a déclaré l’organisation.
Bahrainonline donne aux internautes la possibilité de publier leurs commentaires sur des questions politiques, sociales et religieuses. Il affiche régulièrement des messages très critiques des autorités. Comme http://www.vob.org, le site du Mouvement de libération du Bahreïn (MLB), il est inaccessible dans le pays.
Abdulemam, 27 ans, doit répondre de cinq chefs d’accusation : diffamation envers le roi, incitation à la haine contre le régime, publication d’informations afin de déstabiliser la sécurité du pays, violation de le loi de la presse et de la loi sur la communication. Il est également l’éditeur d’un weblog (http://www.abdulemam.blogspot.com) qui se présente comme « une autre perspective sur le Bahreïn ».
Selon un diplomate de Bahreïn ayant souhaité garder l’anonymat, l’internaute « n’est pas emprisonné. « Il est détenu provisoirement, au maximum pour une durée de quinze jours, pour les besoins de l’enquête. Si aucune charge n’est retenue contre lui, il sera libéré rapidement ».
En novembre 2002, un décret de loi sur la presse a été promulgué par le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa, qui garantit le droit de « toute personne (. . .) d’exprimer son opinion et de la diffuser oralement ou par écrit ». Cependant, les délits d’atteinte « à la foi islamique, à l’unité du peuple, à la personne du roi » ainsi que le fait de « susciter la division ou le confessionnalisme » sont passibles de peines de prison allant de six mois à cinq ans. Le gouvernement a annoncé à plusieurs reprises sa volonté d’amender ce texte, très critiqué par le syndicat indépendant des journalistes du Bahreïn, sans que ces déclarations aient été suivies d’effet.