(RSF/FMM/FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué commun de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Free Media Movement (FMM) et Reporters sans frontières (RSF): Assassinat de D. Sivaram, directeur de Tamilnet: un an d’impunité Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’organisation sri lankaise Free Media Movement sont indignés par le blocage de l’enquête […]
(RSF/FMM/FIJ/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué commun de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Free Media Movement (FMM) et Reporters sans frontières (RSF):
Assassinat de D. Sivaram, directeur de Tamilnet: un an d’impunité
Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et l’organisation sri lankaise Free Media Movement sont indignés par le blocage de l’enquête sur l’assassinat de Dharmeratnam Sivaram « Taraki », directeur du site d’informations TamilNet et éditorialiste du quotidien « Daily Mirror ». L’arrestation en juin 2005 d’un suspect avait représenté un espoir, mais depuis les enquêteurs n’ont absolument rien fait.
« La grave crise que traverse actuellement le Sri Lanka, engendrée par un terrorisme inacceptable, ne peut en aucun cas justifier l’impunité qui règne dans des affaires d’assassinats de journalistes et de militants des droits de l’homme », ont déclaré les trois organisations de défense de la liberté de la presse.
« Nous en appelons au président Mahinda Rajapakse pour qu’il intensifie les efforts dans l’enquête sur l’assassinat de Dharmeratnam Sivaram. Il y va de la crédibilité de l’Etat à empêcher les exécutions de journalistes, plus particulièrement tamouls. »
Il y a un an, le 28 avril 2005, quatre hommes ont kidnappé D. Sivaram, 46 ans, alors qu’il sortait d’un bar de Colombo avec des amis, à quelques mètres du commissariat de Bambalapitya. Le 29 avril, le corps sans vie du journaliste a été retrouvé dans le quartier de Himbulala, près du Parlement. D. Sivaram a été tué d’une balle dans la tête et portait également des traces de coups.
Le 13 juin, les policiers ont arrêté un suspect, Arumugam Sri Skandarajan, un ancien militant d’un groupe armé tamoul, près de Colombo, en possession de la puce du téléphone portable de D. Sivaram. Les enquêteurs avaient également annoncé avoir retrouvé un véhicule qui aurait été utilisé lors du kidnapping du journaliste.
Mais les témoins de l’enlèvement de D. Sivaram ont ensuite déclaré que le suspect n’était pas l’un des kidnappeurs et que la voiture ne correspondait pas à celle utilisée par le commando.
Selon des journalistes de Colombo, Arumugam Sri Skandarajan ne serait qu’un intermédiaire, chargé de contrôler l’origine des appels reçus par le journaliste. Le suspect devrait être jugé dans les prochaines semaines.
Après avoir interpellé ce suspect, les enquêteurs ont pratiquement stoppé leurs recherches. Selon des proches de D. Sivaram, les exécutants et les commanditaires pourraient être liés à des groupes paramilitaires tamouls. Le directeur de Tamilnet était en effet connu pour soutenir le nationalisme tamoul et dénoncer sans ménagements les exactions des forces de sécurité et des paramilitaires.
Au cours des dernières années, de nombreux professionnels des médias tamouls ont été tués, menacés de mort et arrêtés. Relangi Selvarajah, présentatrice de la chaîne Sri Lanka Broadcasting Corporation (SLBC), a été assassinée avec son mari le 12 août 2005 à Colombo. Subramaniyam Sugirdharajan, correspondant du quotidien en tamoul « Sudaroli », a été tué le 24 janvier 2003 à Trincomalee (Est). D. Selvarathnam, garde de sécurité du groupe de presse Sudaroli, est mort lors d’une attaque à la grenade en août 2005. K. Navarathnam, chargé de la distribution du journal Yal Thinakkural, a été assassiné à Jaffna en décembre 2005.
Ces assassinats ont ravivé la peur au sein de la communauté journalistique tamoule. Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes et le Free Media Movement demandent au gouvernement du Sri Lanka de tout mettre en oeuvre pour que les responsables soient jugés. Les autorités doivent également prendre des mesures énergiques pour renforcer la sécurité des journalistes. « Tant que les journalistes travailleront dans un climat de peur, il n’y aura pas de liberté de la presse dans le pays », ont déclaré les trois organisations.